Sun Stars : * * * * *
(Aucune = daube finie / * = mauvais / ** = pas mal / *** = plutôt bon / **** = très bon / ***** = excellent, à ne pas rater!)
Année : 2008
Année : 2008
Réalisé par Saul Dibb
Avec Keira Knightley, Ralph Fiennes, Charlotte Rampling, Hayley Atwell, Dominic Cooper
M'attendant à un film mélo-dramatique un peu pénible et ennuyeux, et n'étant de plus pas une fan de Keira Knightley, The Duchess fut pour moi la bonne surprise de la semaine!
Le film relate la vie de Georgiana Spencer, qui devint, suite à un mariage arrangé, la Duchesse du Devonshire. Mariée à l'âge de 17 ans à un homme nettement plus âgé qu'elle, elle deviendra bien vite une icône de la mode de l'époque (une sorte de jet-setteuse de la fin du XVIIIe siècle), un personnage public très aimé ainsi que la figure de proue du parti politique de son mari, le tout en supportant une vie de couple et de femme particulièrement difficile. Petit détail qui fit couler beaucoup d'encre : elle est l'ancêtre directe de Lady Di - et le parallèle entre la vie de Georgiana et de Diana fut bien évidement mis en évidence.
Georgiana Spencer, encore jeune et innocente
On s'en doute, la condition de la femme à l'époque n'était pas des plus enviable. Il suffit de se retourner et de constater les progrès en la matière pour s'en rendre compte! L'histoire commence alors que Georgiana n'a que 17 ans – nous sommes en 1774. Elle est jeune, belle, fraîche et espère que son mari, choisi par sa famille pour élever son rang, l'aimera et la chérira. Malheureusement pour elle, le Duc du Devonshire, William Cavendish, est un homme dur, qui n'a d'amour que pour ses chiens, et qui ne se gênera pas pour prendre diverses maîtresses au nez et à la barbe de sa jeune épouse. Contrainte d'engendrer un héritier mâle pour plaire au Duc, Georgiana se pliera donc aux devoirs d'une femme de son époque: elle souffrira en silence, sera publiquement humiliée lorsque son mari prendra comme maîtresse officielle sa seule et unique amie, la forçant à vivre sous le même toit qu'elle et à supporter sa présence lors des repas et sorties publiques. Le sacrifice ultime sera l'abandon forcé de sa fille Elyza, fruit de sa liaison amoureuse hors mariage avec Charles Grey, et ce sur ordre de son mari. Comme le dit si bien un des personnages du film: "the Duke of Devonshire is the only man in England not in love with his wife"! Phrase assez équivoque et révélatrice!
Georgiana, Duchesse du Devonshire, brisée par son simple statut de femme
Il ne faut pas hésiter à le dire : Keira Knightley est tout bonnement magnifique dans The Duchess. Habituée des films en costume, elle incarne ici à la perfection la jeune fille en fleur devenue une femme brimée et brisée. Au début du film, nous retrouvons Knightley comme nous en avons l'habitude: pétillante, rieuse et riante, légère. Mais au fur et à mesure de l'histoire, elle se glisse dans la peau de cette jeune femme qui subira humiliation sur humiliation, souffrira terriblement et finira par sacrifier son bonheur pour conserver ses enfants. Aidée en cela par les costumes absolument splendides, le maquillage et les décors somptueux, on assistera, par exemple, à la transformation d'une pâle adolescente au teint frais en une jeune femme aux yeux cernés et au regard vide et soumis après avoir subit le courroux de son mari pour la nième fois. C'est simple : Keira Kneigthley est éblouissante.
Les seconds rôles féminins ne sont pas les moindres, car nous retrouvons ici pas moins que Charlotte Rampling dans le rôle de Lady Spencer, la mère de Georgiana (et croyez moi, ce n'est pas le genre de mère à qui l'on dit "non"), et Hayley Atwell pour le rôle de Lady Bess (l'amie de Georgiana, qui devint la maitresse du Duc), parfaite en femme un peu perdue et désespérée, torturée par l'idée d'avoir trahie son amie mais incapable de se séparer d'eux.
Enfin, ne passons pas sous silence la performance de Ralph Fiennes qui incarne à la perfection le Duc du Devonshire. Détestable, égoïste, froid, Fiennes est ici l'anti-thèse de son rôle dans le "Patient Anglais". La manière qu'il a de se tenir, de parler ainsi que ses lignes de dialogues en font un personnage odieux, tout en étant extrêmement triste et résigné, enfermé qu'il est lui aussi dans ce carcan de bonnes manières, de responsabilités et d'obligations diverses, dont celle d'avoir un héritier mâle. En atteste la dernière phrase du film, en guise de conclusion en quelque sorte : le Duc, regardant par la fenêtre ses enfants jouer librement sur la pelouse, s'adresse alors à son épouse en ces termes " How wonderful to be that free". Comme quoi, être un homme à cette époque n'était sans doute pas aussi facile qu'on pourrait le penser…
2 commentaires:
MMMH, suis moins d'accord, je ne lui donnerais pas autant d'étoiles. Disons twee. Pas plus... Mais à quand une tartiflette pour débattre de tout cela?!
J'aime beaucoup, j'ai trouvé cet page en cherchant des images pour mon propre article sur ce film ^-^
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