Petite ballade de 2004, mais surtout mariage improbable entre la star du rap/Rn'B Nelly et la méga star de la country US, Tim McGraw! Moi j'aime bien, même si ça fait midinette, na :p
(Aucune = daube finie / * = mauvais / ** = pas mal / *** = plutôt bon / **** = très bon / ***** = excellent, à ne pas rater!)
Année : 2008
Réalisé par Clint Eastwood
Avec Angelina Jolie, John Malkovich, Jeffrey Donovan, Michel Kelly
Il parait que Changeling a été annoncé comme un Eastwood mineur. Bien qu'aimant en général beaucoup ce qu'il fait, je qualifierai plutôt ce film de Eastwood minable! Ne vous fiez pas aux nominations aux Oscars pour juger un film: parfois c'est vraiment du foutage de gueule.
Changeling relate l'histoire (vraie au demeurant) de Christine Collins (Jolie) qui toute sa vie durant ne cessa de rechercher son fils disparu, Walter. Nous sommes en 1928 lorsque, laissant son fils seul à la maison, Christine Collins se rend à son travail. Elle ne le reverra plus jamais (son fils hein, pas son travail). A peu près deux mois plus tard, la police de Los Angeles lui fourrera dans les bras un jeune garçon, la forçant à le reconnaitre comme son fils disparu. S'en suivra alors une bataille médiatique et un procès retentissant contre la police de LA, rongée jusqu'à l'os par la corruption, avec en parallèle une atroce histoire de meurtres crapuleux d'enfants.
C'est pas mon fils - si c'est ton fils - non c'est pas mon fils - si c'est ton fils - Non! - Si! - Non! - Si!
Je n'arrive toujours pas à comprendre comment Jolie peut figurer dans la liste des nominées pour meilleur actrice. C'est vraiment, mais alors vraiment, du grand n'importe quoi. Trouvant pourtant Angelina Jolie assez sympathique humainement parlant, je dois avouer avoir été particulièrement horrifiée de la voir jouer comme une patate. Pas une seule fois ne l'ai-je trouvée crédible dans ce film. Son personnage est tout en retenue, mais doit en même temps exsuder le désespoir et le chagrin. Malheureusement, une bonne actrice ne compte pas, il me semble, uniquement sur ses grands yeux de biche humides pour faire trembler le spectateur. Il m'a semblé à certains moment assister à une très mauvaise pièce de théâtre tant sa prestation était exagérée par instant, et son texte déclamé comme une récitation. En même temps, que pouvais-je attendre d'autre de quelqu'un qui n'a jamais vraiment brillé au cinéma si ce n'est par ses frasques ou sa plastique de rêve? Jolie me paraissant par d'ailleurs d'une maigreur à faire peur dans Changeling…
La vraie Christine Collins - moins glam que Jolie mais ça vend moins bien alors bon
Ce n'est pas faute d'avoir essayer de donner un certain cachet au film pourtant: la photo et l'éclairage sont assez froid, le tout très souvent dans des tons gris et bleu très clair, sans doute pour accentuer l'atmosphère de désespoir dans lequel est plongé le personnage principal. Certains seconds rôles sont de même nettement plus marquants, je pense notamment à Michael Kelly, interprétant le "bon flic". Ne parlons pas de John Malkovich, qui non seulement tient un rôle microscopique dans le film, mais qui de plus se borne à jouer du Malkovich classique sans plus de détermination.
Michael Kelly, le "bon flic" qui rend le film moins chiant
Quant aux dialogues, on peut dire que ceux-ci n'ont pas demandé un effort de réalisation titanesque. S'il fallait compter le nombre de fois où Jolie dit "my son", nous approcherions du nombre maximal de décimales connues de Pi. Jolie se borne, durant tout le film, à hurler à qui veut bien l'entendre que "this is not my son" et "I want my son back" et à inonder son visage et ses lèvres de 3m² de larmes gluantes. On finit presque par comprendre que le flic l'enferme dans un asile : écouter ça à longueur de journée, ça doit être pas mal gonflant.
"T'es pas mon fils, je le sais, je le crie 368 fois par jours!"
La première heure du film couvre donc la partie recherche du fiston et récupération d'un gamin inconnu par Christine Collins. Une heure de chialeries et de "I want my son back", vous l'avez compris. S'en suit ensuite un intermède durant lequel Christine sera enfermée dans un asile de loufdingues pour avoir casser les burnes au flic corrompu. Scène plutôt intéressante : celle de l'interrogatoire par le médecin (corrompu lui aussi bien sûr) qui réussira à détourner et à retourner contre elle toutes les réponses de Christine. On se rend compte tout de même, vu que c'est malheureusement une histoire vraie, que la police avait à cette époque (1930) la main mise et le contrôle quasi total sur LA, et qu'être policier permettait de se placer au-dessus de la Justice avec un grand "J" s'il vous plait.
Malkovich jouant Malkovich et Jolie jouant une patate...
La seconde partie du film suit en parallèle le combat de Christine pour sortir de l'asile, aidée en cela par le révérant Briegleb dont les émissions radio dénonçaient la corruption de la police et de l'administration de la ville, ainsi qu'une enquête particulièrement difficile sur des meurtres en série commis sur des enfants, dont l'un d'eux aurait pu être Walter Collins. Autant la partie consacrée uniquement au kidnapping fut particulièrement ennuyeuse et pénible à regarder, autant la partie policière pure et dure fut assez palpitante (malgré la prestation un peu bancale de Eddie Alderson en jeune gamin tueur malgré lui), réussissant même à ajouter un brin de tension à ce film morne et triste comme un jour sans bouffe grasse.
La troisième et dernière partie focalise elle sur deux procès. Tout d'abord celui de l'agent de police, J. Jones (l'assez bon J. Donovan), chargé de la disparition de Walter Collins qui fut assigné en justice pour avoir incarcérer Christine sur base de son propre jugement, et pour avoir bâclé l'affaire et tourné toute l'administration de la ville en ridicule. Le second procès est lui consacré à Gordon Northcott (Jason Butler Harner) pour l'assassinat de 20 jeunes garçons. L'histoire n'a malheureusement jamais pu définir si Walter faisait ou non partie des pauvres gosses massacrés ou pas. Cette dernière section du film oscille entre ennui et légère distraction, Jolie nous réveillant de temps en temps avec un "my son" un peu plus prononcé que d'habitude.
Pendant la séance au tribunal, les protagonistes qui ne plaident pas se taisent, du coup on a +/- 10 min de paix sans "I want my son", un vrai miracle
Changeling est pour moi un film raté qui a pâti d'un mauvais casting (surtout Jolie faut bien le dire) et d'un rythme complètement inégal, mais qui a par contre bénéficié d'une couverture médiatique mondiale grâce à la présence de "Brangelina". Comme quoi, avec quelques grands noms et une nomination aux plus prestigieux prix du cinéma, on peut nous faire avaler n'importe quoi, même une bouse…
En bonus avec cette critique, la bande-annonce de Changeling
Zach and Miri Make a Porno
Sun Stars: * * * * (Aucune = daube finie / * = mauvais / ** = pas mal / *** = plutôt bon / **** = très bon / ***** = excellent, à ne pas rater!)
Année : 2008
Réalisé par Kevin Smith
Avec Seth Rogen, Elizabeth Banks, Jason Mewes, Traci Lords, Craig Robinson, Jeff Anderson, Ricky Mabe, Katie Morgan
Cela faisait des siècles que je n'avais pas ri de bon cœur en regardant une comédie. Heureusement pour moi, "Zach and Miri Make a Porno", est arrivé tel le messie et m'a sauvé de cette phase morose! Vous lirez sans doute dans les critiques bon chic bon genre que ce film n'est qu'une farce pour potache, une nième comédie pour ado dégénérés. Et bien ils se trompent! Je vous le dis! Non seulement Zach and Miri est vraiment drôle si pas franchement hilarant, mais aussi une jolie petite histoire un peu bleuette, mignonne comme tout.
Zach et Miri en plein casting
Zach et Miri (Miriam) se connaissent depuis la nuit des temps et partagent un appart' en toute camaraderie. Très complices, ils se chambrent non stop, se soutiennent mutuellement et sont les meilleurs amis du monde. Arrive le jour où, à force d'empiler les factures impayées, l'électricité, le chauffage et l'eau leur sont coupés. Ils se retrouvent donc face à une situation assez désespérée, se chauffant dans leur salon grâce à un feu allumé dans une poubelle. C'est alors que l'idée germe dans l'esprit de Zach : faire un film porno pour devenir riche!
Je vous avoue que rien qu'en repensant au film, je me marre toute seule! C'est vraiment un petit bijou que Kevin Smith nous donne là! Il faut bien évidemment accrocher à son humour et à sa sensibilité qui peuvent sembler un brin bizarroïdes pour les non-initiés. Car Kevin Smith, c'est aussi Silent Bob! Et si vous ne le connaissez pas, c'est que vous êtes un non-initié ;) Pour vous instruire, je vous conseille le terrible "Dogma", vous comprendrez mieux.
Nous retrouvons donc dans ce film un humour parfois décalé, parfois un peu gras (il faut bien l'avouer) mais surtout des dialogues vraiment tordants, des situations franchement hilarantes et une bande d'acteurs tous aussi bons les un que les autres. Elizabeth Banks est parfaite en jolie blonde limite nerd, et Seth Rogen passe du gros gars lourdingue au type au cœur en guimauve avec un naturel épatant. Les autres membres du casting ne sont pas en reste point de vue prestation, et vous reconnaitrez sans nul doute l'ex-star du porno des années '80, Traci Lords, la bien nommée "Bubbles" dans le film!
L'équipe de bras cassés de Zach et Miri - remarquez la super caméra et la perche-micro/crosse de hockey tenue par la sexy Traci Lords
On ne peut en tout cas pas nier qu'ils se sont tous amusés pendant le tournage et que le projet du film les fait bien rire aussi. A ne pas rater non plus, l'apparition en guest stars de Brandon Routh (le nouveau Superman) et de Justin Long jouant le rôle d'une star du porno gay. Comment ont-ils pu rester sérieux tout en déclamant leur texte, honnêtement je ne sais pas, mais moi je n'en pouvais plus.
Justin Long en quest star : un délice!
"Zach and Miri Make a Porno" est pour moi la comédie de ce début d'année à ne pas manquer (bien que distribuée dans très peu de salles) : drôle et sensible, avec des scènes et des dialogues qui pour moi sont déjà cultes ("Revenge of the Shit" comme titre de film porno, le casier plein de lait qui éclabousse Zach, la première scène de cul filmée par cette bande de bras cassés, la scène d'amour entre Zach et Miri, comique tout en étant vraiment touchante). Bref, un excellent petit film sans prétention si ce n'est de nous divertir et de nous faire rire tout en restant de bon goût… pour un porno! ;)
Histoire de rompre un peu la suite interminable de critiques de films, voici quelques images de mes plus fidèles amis. Ils m'ont accompagnée durant de longues années, m'ont rassurée, encouragée, soutenue et en échange je leur vouais un amour indéfectible. Je leur ai même promis que jamais je ne me débarrasserai d'eux, et j'ai tenu parole : j'ai toujours tous mes Petits Poneys!!
Voici donc quelques uns de mes Petits Poneys préférés : Étincelle, Firefly et bébé Firefly, Bubbles (je l'adorais parce qu'elle était jaune et bleue, avait un petit losange blanc sur le front et était assise), Apple avec son petit chapeau de cow boy, Tulipe avec son habit de pom pom girl, un petit poney libellule (ils sont plus petits, plus minces et ont des ailes translucides), un petit poney aquatique et un bébé déguisé en dragon (si si!).
Et voici enfin une photo de mon haras!! Impressionnant non? :p Et non, ils ne sont pas à vendre sur Ebay!!!
Et pour clore ce petit post nostalgie, voici une photo de Sweetie Bell, un joli cadeau de Maguth! Elle est splendide non? ^_^
The Curious case Of Benjamin Button
Sun Stars : * * * (Aucune = daube finie / * = mauvais / ** = pas mal / *** = plutôt bon / **** = très bon / ***** = excellent, à ne pas rater!)
Année : 2008
Réalisé par David Fincher
Avec Brad Pitt, Cate Blanchett, Julia Ormond, Tilda Swinton, Jared Harris
Adapté de la nouvelle de F. Scott Fitzgerald
Pour une grosse majorité de gens, Brad Pitt c'est le beau gosse du siècle. Marié à Angelina Jolie, ils forment un des couples les plus glamour et envié du monde. Cependant, pour moi, Pitt c'est le taré qui montre ses fesses dans 12 Monkeys ou encore un assassin un brin sociopathe et parano dans Jesse James – pour moi son meilleur rôle jusqu'à présent et l'un des meilleurs films que j'ai jamais vu.
Rien à voir donc avec cette tronche de minet qu'on affiche partout, et ce même si Brad est de plein pied dans la quarantaine. Ce n'est donc point pour ses beaux yeux que je suis allée voir Benjamin Button mais bel et bien parce que je pensais voir un très beau film poétique. De fait, le film est poétique, mais loin d’être mémorable. En fait, il est même… oubliable. Oui oui je sais je suis difficile, je suis sans cœur, blabla, mais bon voilà : pour moi, Benjamin Button, c'est un bon p'tit film romantique mais dont aucune scène ne m'a marquée à vie ou émue aux larmes (même pas humidifier l'œil à vrai dire). L'histoire est assez incongrue et il faut bien le dire un brin casse-gueule, car porter à l'écran la vie d'un homme qui vieillit à l'envers, c'était quand même risqué. Heureusement, grâce aux miracles de la technologie et du cinéma, nous avons droit à un film quasi zéro défaut du point de vue technique. On y croit de A à Z.
Benjamin en bébé-vieillard et Queenie, sa mère adoptive
Nous sommes donc en 1918 en Louisiane. Benjamin nait au sein d'une famille aisée. Malheureusement pour lui, sa mère meurt en couche et son père, horrifié par l'aspect pour le moins étrange de ce "vieux bébé" préfère l'abandonner sur les marches d'une maison de retraite. Recueilli par Queenie, l'une des aide-soignante de la maison, Benjamin grandira entouré de vieilles personnes tout en étant un enfant comme les autres dans sa tête. Difficile pour lui donc de juguler cette vie d'impotent avec cannes et rides et ses envies de petit garçon. C'est alors que Daisy fait son apparition. Daisy a presque le même âge que lui, mais Benjamin ne peut se comporter avec elle comme n'importe quel enfant le ferait, son apparence le lui interdisant.
Benjamin, âgé de +/- 12 ans
Benjamin âgé de +/- 20 ans
Nous suivons alors l'histoire de Benjamin, qui, âgé de 17 ans, partira visiter le monde à bord d'un bateau de fortune, et qui durant toute sa vie n'aimera qu'une seule femme : Daisy. Evidemment raconté comme ça vous allez de faire "hoooooo" d'un air pleurnichard en joignant les mains, les yeux humides et les cils battant tels des essuie-glace. Rangez votre mouchoir, sauf si vous avez un rhume.
Benjamin âgé de 17-18 ans et prenant le mer
Parlons d'abord de l'aspect technique et visuel du film qui vaut quand même une mention spéciale: c'est nickel-chrome! Le vieillissement/rajeunissement de Pitt et Blanchett est tout bonnement bluffant. A grand coup de maquillage, prothèses, lumières et retouches digitales, nous voyons ce duo passer à travers les ans avec un naturel assez effrayant. Il faut bien avouer que vieillir est toujours plus facile que rajeunir, Cate Blanchett souffrant parfois d'un effet un peu trop flou sur son splendide visage lorsque son personnage est censé avoir 20 ans, mais on pardonne aisément cette minuscule imperfection tant le reste est techniquement impeccable.
Daisy, à peine dans le vingtaine
Daisy en femme mûre, alors que Benjamin a alors l'apparence d'un enfant de 6 ans
L'histoire est donc principalement axée sur la relation entre Benjamin et Daisy. Vu sa condition, Benjamin devra s'armer de patience avant de pouvoir conquérir son aimée, handicapé qu'il est de par son physique de vieil homme alors que Daisy respire la jeunesse et ne pense qu'à s'amuser. Inversement, Daisy souffrira de l'extrême jeunesse de Benjamin arrivé en fin de vie. Une sorte d'histoire d'amour impossible si ce n'est une fois arrivé à la quarantaine. Une bien courte période de bonheur pour nos deux amoureux.
Benjamin et Daisy se retrouvant à mi-parcours: le milieu de la quarantaine...
Poétique, le film l'est sans aucun doute. Malheureusement, certains aspects du film étaient pour moi bien trop lourds et trop tire-larme pour m'émouvoir réellement. On ressent de même très fortement l'influence "Forrest Gumpienne" (Eric Roth ayant signé les deux scénarios) du pauvre type qui se retrouve riche et mène tout de même une vie assez sympa. L'interprétation de Pitt et Blanchett est comme d'habitude magistrale, mais elle ne suffit malheureusement pas à sortir le film de son nid pour le faire véritablement décoller. Les personnages secondaires sont pourtant eux aussi très riches et d'une présence assez forte, comme le formidable capitaine/artiste Mike (Jared Harris) ou Elizabeth Abbott (Tilda Swinton, magnifique comme à son habitude). J'ai même eu la joie de revoir Julia Ormond, l'une de mes actrices préférées, dans le rôle de la fille de Daisy. Malgré tout cela, Benjamin Button ne me laisse qu'un très pâle souvenir. Poétique, certes. Romantique, sans aucun doute. Mais un chef d'œuvre? Définitivement non. C'est cependant un très joli film qui se laisse regarder facilement (on ne sent pas du tout les trois heures passées), et il serait dommage de bouder son plaisir.
The Wrestler
Sun Stars: * * * * (Aucune = daube finie / * = mauvais / ** = pas mal / *** = plutôt bon / **** = très bon / ***** = excellent, à ne pas rater!)
Année : 2008
Réalisé par Darren Aronofsky
Avec Mickey Rourke, Marisa Tomei, Evan Rachel Wood
Aronofsky est un génie. Ce type peut se permettre de passer de "Requiem for a Dream" à "The Wrestler", tout en faisant un p'tit détour par "The Fountain" sans perdre de sa superbe. Autant de sujets différents, autant de succès et de films inoubliables. Et l'on peut dire qu'il prit de sérieux risques pour The Wrestler : changement radical dans sa manière de filmer (exit les images ésotériques aux couleurs vives de Fountain, The Wrestler se filmera en majorité caméra à l'épaule), un film avec comme (anti)héros une ancienne vedette du catch (!!), incarné qui plus est par Mickey Rourke, le loser du cinéma américain dont les apparitions dans divers petits films récents n'ont jamais pu redorer le blason (et ce malgré son excellente prestation dans Sin City!).
Rourke interprète ici Randy "The Ram" (le Bélier) Robinson, un catcheur professionnel qui connu son heure de gloire (au point d'avoir une action figure à son effigie) avant de sombrer dans l'oubli. On découvre donc un homme au corps body buildé mais à la condition physique défaillante suite à ses trop nombreux combats. Un homme qui ne vit qu'une fois présent sur le ring et sous les applaudissements du public, courbant l'échine dans la vie de tous les jours, vivement chichement et seul, et supportant les sarcasmes de son patron sans broncher.
Nous plongeons aussi avec Randy dans le monde du catch, milieu à la fois illuminé par les spotlights des show télé des méga stars, mais aussi par les lampes de fortunes de petites salles dans lesquelles les catcheurs débutants ou sur la fin, comme Randy, tentent de se faire remarquer… ou de ne pas se faire oublier. Des shows qui, pour attirer le public, peuvent impliquer l'utilisation de fils barbelés ou de pistolet à agrafes pour rendre le show plus impressionnant. Chose par ailleurs réussie : la violence de certains combats vous laissera pantois, les mains crispées sur les accoudoirs et le bouche tordue en un "La vache! Mais aïe quoi!".
Nous découvrons aussi de modestes catcheurs aux muscles surdimensionnés mais au cœur tendre, se soutenant et se motivant l'un l'autre, discutant calmement et en riant de qui fera quoi, si cela convient et si l'adversaire est OK pour faire telle ou telle prise. Ils savent qu'ils vont se faire mal, qu'ils se bousillent le corps, mais le catch est une passion à vivre intensément par ses pratiquants. Ce qui mènera Randy à l'hôpital. Un combat de trop, une violence un peu trop poussée et son cœur s'arrête.
Se remettant de sa crise cardiaque, Randy hésite entre raccrocher pour vivre encore quelques années ou poursuivre ce qu'il aime par-dessus tout. Seul, sans famille pour le soutenir, vivant dans une caravane miteuse, avec un job minable, il se console, en échange de quelques billets, dans les bras de la seule personne qui l'écoute: une stripteaseuse, Pam – ou Cassidy de son nom d'artiste. Incarnée par Marisa Tomei, et malgré la prestation parfaite de cette actrice trop souvent relégué à de petits rôles, Pam n'est cependant pas aussi crédible en stripteaseuse sur le déclin vu le corps de pure déesse que Tomei nous offre. Comme quoi parfois, la plastique parfaite des stars hollywoodiennes peut nuire à leur prestation.
Randy tentera aussi de renouer contact avec sa fille, Stéphanie (Evan Rachel Wood), et ce tant bien que mal, jouant de maladresse, pour enfin échouer lamentablement et perdre définitivement le seul lien parental et familial qui lui restait.
L'histoire est sombre, triste, désespérée, mais malgré tout, Aronofsky réussit à nous montrer le tout sous un aspect qui ne nous rend ni juge ni coupable. Randy vit dans une caravane pourrie, mais après tout, c'est son chez lui. Il a un boulot de merde, et pourtant c'est le travail du charcutier du Delhaize que l'on voit tous les samedi pendant nos courses. Quant à l'interprétation magistrale de Rourke, que dire si ce n'est qu'il a le ton juste quand il faut et comme il faut, et ce malgré son visage ravagé et a demi figé suite à ses opérations esthétiques ratées. Randy brille sous les projecteurs des rings mais n'est guère reluisant une fois sa vieille veste rapiécée enfilée et ses cheveux filasses et décolorés enroulés sous un bonnet d'hygiène. Il terrasse ses adversaires au catch mais s'efface et se recroqueville sous les remarques mordantes de son directeur de supermarché. Une sorte de vieux chien blessé dont personne n'a pitié.
C'est cependant ce manque d'implication de la part du spectateur qui me pousse à ne donner que 4 Sun Stars à ce film. Je compatis au sort de ce pauvre type paumé, fauché et fini, mais son sort ne m'a jamais vraiment touchée (à contrario des personnages de Requiem for a Dream qui m'ont flanqué une raclée monumentale). Peut-être était-ce du au traitement de l'image, qui frôlait de très près le style documentaire sans aller jusqu'au sentimentalisme. Ou au côté parfois un peu prévisible de son histoire (la dispute finale avec sa fille). Randy, on le plaint, mais on ne pleure pas sur son sort. Du moins pas moi en tout cas.
Ce que je retiendrai le plus sera sans nul doute la fin. Le spectateur se retrouve face à deux options : choisir le désespoir le plus total, ou, comme moi, penser que Randy a été jusqu'au bout, a fait son choix, l'assume et terminera sa vie comme il l'aura décidé lui-même.
Je finirai sur cette phrase, déjà devenue mythique, de Randy/Rourke – qui de Randy ou de Rourke la prononce vraiment, allez savoir, tant le parcours de ces deux monstres au cœur de guimauve sont proche: "The only place I get hurt is out there. The world don't give a shit about me."
En prime avec cette critique, la bande-annonce de The Wrestler
Slumdog Millionaire
Sun Stars: * * * * * (Aucune = daube finie / * = mauvais / ** = pas mal / *** = plutôt bon / **** = très bon / ***** = excellent, à ne pas rater!)
Année : 2008
Réalisé par Danny Boyle
Avec Dev Patel, Freida Pinto, Madhur Mittal
Adapté du livre de Vikas Swarup "Q&A" ("Les fabuleuses aventures d'un Indien malchanceux qui devint milliardaire")
D'une manière générale, plus on me dit qu'un film est un chef d'œuvre, moins j'ai envie d'y aller. Allez savoir pourquoi. Par esprit de contradiction peut-être? Mon côté "rebelz" à deux cents sans doute. Et bien on peut dire que là, j'ai bien failli raté un vrai chef d'œuvre!!
Le synopsis de Slumdog Millionaire est assez simple et peut même paraître un brin gnangnan. Jamal (Dev Patel) est un jeune indien musulman vivant dans les quartiers (très) pauvres de Mumbai (anciennement Bombay) en compagnie de son frère, Salim, et de sa mère. Suite à une "guerre des religions" (les hindous contre les musulmans) dans leur bidonville lors de laquelle leur mère périra, Jamal et Salim vont se retrouver livrés à eux-mêmes, prenant sous leurs ailes protectrices Latika, une petite fille orpheline elle aussi. Nous suivrons l'évolution de Jamal en particulier, que nous retrouvons en début de film dans une salle d'interrogation d'un commissariat. Son crime? Avoir participer à l'émission "qui veut gagner des millions", mais surtout avoir trouvé toutes les réponses exactes aux questions! Comment s'est-il retrouvé sur le plateau de cette émission? A-t'il triché? Comment un pauvre indien des bas-fonds de Mumbai peut-il être aussi cultivé?
C'est en flash-back que nous découvrirons l'histoire de Jamal, de Latika et de Salim. Comment, lors de son parcours parsemé d'embûches, de chagrin, de pertes, il apprendra petit à petit des morceaux de culture qui le guideront vers la fortune sur le plateau de l'émission.
Le film de Boyle aurait pu aisément tomber dans l'excès. Il est en effet facile de filmer et d'étaler à l'écran la pauvreté, la détresse, la crasse, les horreurs que subissent les enfants dans les quartiers très pauvres de l'Inde. Il était autrement plus difficile de nous mettre ça sous le nez et de malgré tout nous montrer l'espoir et l'amour, l'envie de s'en sortir, le tout sur vu sous un angle de presque banalité, sans doute lié au comportement de Jamal qui semble accepté sa condition de "slumdog" (chien des taudis) des bidonvilles.
Le scénario décrit en quelques lignes est aussi horriblement facile, on y retrouve même tous les poncifs du genre: le jeune gars qui réussit malgré une vie des plus difficile, un frère qui vire "gansta", la recherche de la femme de sa vie. Un mélodrame tout ce qu'il y a de plus classique. Bref, moi-même en lisant le résumé et en regardant la bande-annonce (très mal faite d'ailleurs) du film, je m'étais dit que franchement, ce film c'était beaucoup de bruit pour rien. C'était évidemment sans compter sur le montage, la lumière, la photo, le rythme, les acteurs (tous aussi terribles les uns que les autres, y compris les acteurs enfants interprétant nos héros dans leur prime jeunesse), bref, ce qui rend un film unique et le fait se démarquer nettement des autres. Le reste, c'est le spectateur qui le choisit: soit il se laisse porter par la vague d'optimisme inspiré par le film (malgré une fin un brin ambigüe), soit il la rejette et n'accrochera donc guère au film, n'en apercevant que sa simplicité au sens propre.
Enfin, n'oublions pas l'humour (cynique), présent "malgré tout" ai-je presque envie de dire, et ce même au cœur des scènes "difficiles". Comment oublier le terrible "remets-le moi sur pied ou on va se choper Amnesty International sur le dos" lors de la scène de torture de Jamal au commissariat de police? Ou encore la partie "débrouille" du film lorsque Jamal et Salim, encore enfants, se font passer pour des guides officiels du Taj Mahal, tentant vaille que vaille d'en raconter l'histoire au gré de leur imagination?
Slumdog Millionaire est donc à mes yeux un excellent film, qui vous fera sortir de la salle en souriant malgré les affres assez monstrueux au travers desquels passeront Jamal, Latika et Salim. L'espoir fait vivre, l'amour aussi, et quand on le veut, on peut. Du moins c'est ce que moi j'en aurais retiré, malgré mon côté "réaliste pure et dure" ;)
(Aucune = daube finie / * = mauvais / ** = pas mal / *** = plutôt bon / **** = très bon / ***** = excellent, à ne pas rater!)
Année : 2008
Réalisé par Sam Mendes
Avec Kate Winslet, Leonardo Di Caprio, Michael Shannon, Kathryn Hahn, Kathy Bates
Adapté du livre de Richard Yates
Encore un film labelé "Oscar"! Il y en a pléthore en ce début d'année! Faut dire qu'en tant qu'Européen, on doit rattraper le retard avant la cérémonie des "Academy Awards" qui aura lieu ce dimanche 22 février. Du coup moi aussi je dois turbiner pour vous mettre mes critiques de cinoch :p
Revolutionary Road signait donc le retour au grand écran du couple mythique Winslet/DiCaprio, rendu culte depuis Tita – "I'm the king of the world" - nic. Et bien je trouve que l'on pourrait presque envisager Revolutionary Road comme une sorte de suite à Titanic si le pauvre Jack ne s'était pas noyé/était mort de froid: une déconvenue monumentale d'un couple considéré comme idéal.
Nous sommes donc dans les années '50. April rencontre Frank. Une rencontre qu'elle pense extraordinaire. C'est l'homme de sa vie. Ils sont jeunes, ont envie des mêmes choses, et le mariage suit, tout naturellement. Ils emménagent alors dans une grande maison bourgeoise sur Revolutionary Road. Un quartier comme il faut, une belle demeure, des enfants, un mari parfait. Tout est "comme il faut". Un peu trop au goût d'April, qui rêve toujours d'une vie plus trépidante et d'aller à Paris pour tout recommencer. Et puis il y a Frank, qui n'aime pas son travail, mais qui décrochera malgré tout une très grosse promotion. Frank qui va hésiter entre une vie bien rangée à laquelle il s'est tout compte fait habitué, et le changement radical que lui demande April. Frank qui aime sa très belle femme mais qui ne peut s'empêcher de la tromper. Nous sommes donc les témoins impuissants, en pauvres spectateurs que nous sommes, de la vie de ce couple qui lentement mais sûrement se fracture, se disloque pour en arriver au point de non retour.
Le détail amusant du film figure dans le "trio amoureux" que font Mendes et Winslet, mariés dans la vraie vie, et Di Caprio, marié à Winslet dans le film. Heureusement pour nous, ce sont tous les trois des professionnels hors paire et leurs prestations sont sans aucun défaut. Malgré cela, je dois bien avouer être restée sur ma faim, et je dois admettre que pour une fois, un happy ending n'aurait pas été pour me déplaire. Pourquoi? Et bien parce que le problème posé ici est, je pense, une constante dans chaque couple, ou presque. Sommes-nous heureux? Aimons-nous notre vie, notre travail? Avons-nous ce que nous désirions? Ce dont nous avions rêvé? Pourquoi ne pas tout recommencer, oser partir, défier la vie et en faire ce que nous voulons?! Et surtout, oserai-je tout plaquer, tout sacrifier pour rendre ma moitié heureuse? Cela ne sera pas le cas pour April et Frank. J'aurais pourtant voulu les voir réussir, voir comment le génie de Mendes aurait tiré les ficelles pour les sortir de leur train-train quotidien.
Bien évidemment, de nos jours, ce problème est plus facile à résoudre. La société ayant évoluée, les femmes ne sont plus obligées de se plier à leurs maris, et tout lâcher pour mieux recommencer ailleurs est quasi devenu une option comme tant d'autre. Un film sur le même sujet à notre époque aurait été une comédie légère un peu nullarde. Seulement voilà, la pression subie par April en tant que femme mariée et à la maison était autrement plus ardue dans les années '50. Elle n'avait guère son mot à dire et se devait d'obéir à son mari. C'est donc là que Mendes ancre son histoire. Et si je vous parle beaucoup d'April, c'est que c'est son personnage qui m'aura le plus marquée. On se rend compte aussi qu'entre "The Duchess" (se déroulant au XVIIe siècle) et "Revolutionary Road" (années '50), la situation de la femme n'a guère évoluée, si ce n'est en surface.
Frank et April sont donc brillamment interprétés par Kate Winslet, absolument magnifique, et Leonardo DiCaprio, impeccable dans son rôle de mari voulant préserver ce qu'il a, quitte à détruire sa femme. Les seconds rôles ne sont pas en reste, le plus marquant étant bien sûr John Givings (Michael Shannon), le seul qui osera cracher la vérité à Frank et April sur leur situation, les obligeant à se regarder en face.
Et pourtant, malgré ces stars du cinéma dont la prestation crève l'écran, il manque un je ne sais quoi au film pour le rendre unique. L'histoire est cousue de fil blanc, on sent la fin catastrophique arrivée dès le début, bref, l'ingrédient magique qui rend un film unique malgré un scénario simpliste est ici absent. L'ambiance pesante qui règne dans la maison du couple se fait bien lourde sur nos épaules, et la détresse d'April tout comme l'indécision et l'égoïsme de Frank nous sembleront familier, nous toucheront, nous révolteront, mais malgré tous ces éléments, Revolutionary Road reste pour moi un très bon film, certes, mais pas un chef d'œuvre. Un brin trop classique sans doute…
(Aucune = daube finie / * = mauvais / ** = pas mal / *** = plutôt bon / **** = très bon / ***** = excellent, à ne pas rater!) Année : 2008
Réalisé par Saul Dibb
Avec Keira Knightley, Ralph Fiennes, Charlotte Rampling, Hayley Atwell, Dominic Cooper
M'attendant à un film mélo-dramatique un peu pénible et ennuyeux, et n'étant de plus pas une fan de Keira Knightley, The Duchess fut pour moi la bonne surprise de la semaine!
Le film relate la vie de Georgiana Spencer, qui devint, suite à un mariage arrangé, la Duchesse du Devonshire. Mariée à l'âge de 17 ans à un homme nettement plus âgé qu'elle, elle deviendra bien vite une icône de la mode de l'époque (une sorte de jet-setteuse de la fin du XVIIIe siècle), un personnage public très aimé ainsi que la figure de proue du parti politique de son mari, le tout en supportant une vie de couple et de femme particulièrement difficile. Petit détail qui fit couler beaucoup d'encre : elle est l'ancêtre directe de Lady Di - et le parallèle entre la vie de Georgiana et de Diana fut bien évidement mis en évidence.
Georgiana Spencer, encore jeune et innocente
On s'en doute, la condition de la femme à l'époque n'était pas des plus enviable. Il suffit de se retourner et de constater les progrès en la matière pour s'en rendre compte! L'histoire commence alors que Georgiana n'a que 17 ans – nous sommes en 1774. Elle est jeune, belle, fraîche et espère que son mari, choisi par sa famille pour élever son rang, l'aimera et la chérira. Malheureusement pour elle, le Duc du Devonshire, William Cavendish, est un homme dur, qui n'a d'amour que pour ses chiens, et qui ne se gênera pas pour prendre diverses maîtresses au nez et à la barbe de sa jeune épouse. Contrainte d'engendrer un héritier mâle pour plaire au Duc, Georgiana se pliera donc aux devoirs d'une femme de son époque: elle souffrira en silence, sera publiquement humiliée lorsque son mari prendra comme maîtresse officielle sa seule et unique amie, la forçant à vivre sous le même toit qu'elle et à supporter sa présence lors des repas et sorties publiques. Le sacrifice ultime sera l'abandon forcé de sa fille Elyza, fruit de sa liaison amoureuse hors mariage avec Charles Grey, et ce sur ordre de son mari. Comme le dit si bien un des personnages du film: "the Duke of Devonshire is the only man in England not in love with his wife"! Phrase assez équivoque et révélatrice!
Georgiana, Duchesse du Devonshire, brisée par son simple statut de femme
Il ne faut pas hésiter à le dire : Keira Knightley est tout bonnement magnifique dans The Duchess. Habituée des films en costume, elle incarne ici à la perfection la jeune fille en fleur devenue une femme brimée et brisée. Au début du film, nous retrouvons Knightley comme nous en avons l'habitude: pétillante, rieuse et riante, légère. Mais au fur et à mesure de l'histoire, elle se glisse dans la peau de cette jeune femme qui subira humiliation sur humiliation, souffrira terriblement et finira par sacrifier son bonheur pour conserver ses enfants. Aidée en cela par les costumes absolument splendides, le maquillage et les décors somptueux, on assistera, par exemple, à la transformation d'une pâle adolescente au teint frais en une jeune femme aux yeux cernés et au regard vide et soumis après avoir subit le courroux de son mari pour la nième fois. C'est simple : Keira Kneigthley est éblouissante.
Les seconds rôles féminins ne sont pas les moindres, car nous retrouvons ici pas moins que Charlotte Rampling dans le rôle de Lady Spencer, la mère de Georgiana (et croyez moi, ce n'est pas le genre de mère à qui l'on dit "non"), et Hayley Atwell pour le rôle de Lady Bess (l'amie de Georgiana, qui devint la maitresse du Duc), parfaite en femme un peu perdue et désespérée, torturée par l'idée d'avoir trahie son amie mais incapable de se séparer d'eux.
Le ménage à trois : le Duc du Devonshire, sa maîtresse Lady Bess et Georgiana
Enfin, ne passons pas sous silence la performance de Ralph Fiennes qui incarne à la perfection le Duc du Devonshire. Détestable, égoïste, froid, Fiennes est ici l'anti-thèse de son rôle dans le "Patient Anglais". La manière qu'il a de se tenir, de parler ainsi que ses lignes de dialogues en font un personnage odieux, tout en étant extrêmement triste et résigné, enfermé qu'il est lui aussi dans ce carcan de bonnes manières, de responsabilités et d'obligations diverses, dont celle d'avoir un héritier mâle. En atteste la dernière phrase du film, en guise de conclusion en quelque sorte : le Duc, regardant par la fenêtre ses enfants jouer librement sur la pelouse, s'adresse alors à son épouse en ces termes " How wonderful to be that free". Comme quoi, être un homme à cette époque n'était sans doute pas aussi facile qu'on pourrait le penser…
En prime avec cette critique, la bande-annonce de TheDuchess :
(Aucune = daube finie / * = mauvais / ** = pas mal / *** = plutôt bon / **** = très bon / ***** = excellent, à ne pas rater!)
Année : 2008
Réalisé par Catherine Hardwicke
Avec Kristen Stewart, Robert Pattinson, Billy Burke
Adapté du livre de Stephenie Meyer (série de 4 livres)
Affiche du film - il est mis en très très petit "interdit au plus de 16 ans"
Twilight. Ou ZE film pour ado et pré-ado. C'est le film romanesque de vampires revu et corrigé version 2008-2009, ou la romance impossible d'une jeune ado humaine avec un vampire ado lui aussi mais âgé de près d’un siècle…
Bien qu'assez sceptique quant à la qualité de ce film, je me décidais cependant à aller voir Twilight l'esprit ouvert et même plutôt positif, car après tout, peut-être était-ce un bon film? Peut-être réveillerait-il la midinette en moi?? Accompagnée de Fab (qui ne se fit pas prier pour m'accompagner en plus, haha!!), c'est donc à deux que nous fîmes monter la moyenne d'âge de la salle de ciné en flèche rien que par notre entrée (la date de péremption humaine pour aller voir Twilight étant à mon avis de 19 ans, et encore, en poussant un peu).
Le début de l'histoire est plutôt classique: Isabella - Bella - Swan (Kristen Stewart), jeune ado de 16-17 ans aux parents divorcés, se voit "forcée" de quitter sa mère, qui vivait dans une sympathique baraque en Arizona, et ce afin de lui permettre de voyager avec son nouveau mec. Elle débarque donc chez son pôpa, vivant lui à Fork, petite ville dans le fin fond du trou d'anus de Washington, l'un des états les plus pluvieux des US of A. Rien qu'à voir la tronche de son père, on est déjà dépressif. La nouvelle vie de Bella semble donc super fun ! Un rayon de soleil perce cependant le ciel gris et nuageux de Fork lorsqu’elle revoit un ami d’enfance, Jacob Black, jeune indien Quileteu pas moche du tout avec qui elle pourrait découvrir les secrets de la mitose et de la méiose.
Bella et son père, Charlie Swan (le type à moustache et à chemise de bucheron qui respire la joie de vivre), Billy et Jacob Black
Bien évidemment, Bella porte bien son nom: c'est pas une tanche, bien qu’elle semble le penser. Du coup, dès son premier jour à l'école, elle se fait accepter par tout le monde comme si elle avait toujours été là. Trop cool. Si j'avais pu vivre ça à 16 ans, ça aurait été trop de la balle. Pas de bol pour moi: je vis dans la vraie vie :p
Ca, c'est l'introduction donc. Très classique, rien de bien particulier. Lorsqu'enfin surgirent les vampires!!!!! Alors pour vous donner une idée de leur look, imaginez des acteurs ayant l'air d'avoir 30 ans passé (et qui pourtant ne les ont pas, le comble) qui interprètent des adolescents de 17 ans qui se la pètent grave. Prenez ensuite un pot de poudre très très blanche et saupoudrez les généreusement avec. Prenez ensuite un rouge à lèvre plutôt rouge sombre (couleur sang séché peut-être?) et colorez leurs lèvres. Ca donne une bande de vampires un peu borderline, au visage tellement fardé de blanc qu'on croirait le maquillage totalement raté, mais en fait non.
Et là, tatadam, arrive ze héros! Bien évidemment, le petit cœur de Bella s'emballe en apercevant son futur suceur préféré (ben quoi?), Edward Cullen (interprété par Robert Pattinson), qui arrive au ralenti of course, lui-même fortement troublé par cette jeune fille qui le fixe d'un regard gluant, la bouche entrouverte à la manière d'un moule d’eau douce (bon OK les moules ont pas vraiment de bouche à proprement parlé mais vous saisissez le concept quoi).
"I want to try something" - la nouvelle phrase qui fera chavirer toutes les filles : c'est comme ça qu'Edward va (enfin nom d'un chien!!) frotter ses lèvres sur celle de Bella
A partir de ce moment là, on en a pour un peu plus d'une heure d'histoire romantique à la Dawson Creek. Cela aurait pu être sympa si le film n'avait pas été monté à la hache et si les dialogues n'étaient pas aussi soporifiques, sans parler des trous temporels (rythme jour/nuit totalement erratiques, vêtements mouillés puis sec en moins de deux minutes), et des incohérences de mise en scène (je vais au magasin par la grande rue mais une fois la nuit tombée, je crois que je vais plutôt prendre la petite ruelle bien glauque qui sent le pipi, oui oui!). Les scènes sentimentales, je n'en doute pas, font sûrement mouche sur les adolescentes: romantisme à gogo, relation quasi platonique entre Bella et Edward (faudra attendre près de 1h15 avant qu'ils ne pressent leurs organes buccaux respectif l'un sur l'autre, et encore, sans la langue), bref, une sorte de prince charmant un peu sombre, juste que son visage ressemble à un pot de yaourt.
Voici ici une magnifique et très rare photo d'un vampire arboricole portant sa femelle sur son dos
Parlons à présent de l'aspect vampirique du film. Vous l'avez compris, les vampires sont ici repérables en deux temps trois mouvements vu qu'ils sont aussi blanc qu'une chemise lavée avec Ariel "lavage à froid". On frôle – non on atteint même – le ridicule avec le personnage du Dr Cullen, un vampire altruiste puisque médecin dans un hôpital! Le Dr Cullen affiche donc un visage plus blanc que sa blouse blanche de médecine. Faudrait voir à pas pousser quand même. Mais outre leur tronche fardée à l'excès, les "gentils" vampires sont de plus "végétariens". Il faut comprendre: ne se nourrissent pas du sang des humains mais de celui des animaux. Personne ne trouve horrible le fait que Bambi se fasse pomper par Edward mais bon, ça c’est une autre histoire ! (et si vous trouvez cette phrase un peu olé olé c’est que vous avez l’esprit mal tourné, pom pom pom) La famille Cullen se compose qui plus est de "jeunes" vampires tous adoptés par le Dr Cullen qui leur inculque ses principes un peu hippie.
Autre détail d'importance : les vampires classiques ne peuvent vivre que la nuit, ne supportent pas la vue des crucifix, ne se reflètent pas dans les miroirs, n'aiment pas l’ail etc. Et bien pas dans Twilight! Ici ils marchent en plein jour. Ils évitent cependant de s'afficher en plein soleil. Ha ha allez-vous me dire! Voilà, parce que sinon ils brûlent. Ben non. Parce que sinon ils brillent comme des boules disco!!! Vous voulez que je le répète? Parce que sinon ils brillent comme des boules disco!!! Allez, j'vous laisse digérer ça un p'tit temps avec la pire photo promotionnelle vue à ce jour.
Ceci doit être la plus belle des affreuses et atroces photo de promo d'un film
La seconde partie du film est plus orientée "action", Edward et Bella finissant quand même par devenir zamoureux (enfin, pour Edward, Bella est tantôt l'amour de sa vie, tantôt le super poulet rôti qui sent tellement bon que c'est dur d'y résister), fallait bien rajouter un peu de piquant. Bella se fait donc (+/-) acceptée par ses gentils vampires et fini même par aller les voir jouer au baseball en pleine cambrouse. C'est alors que (tadam - musique stressante) la bande de méchants vampires se pointent et que, humant l'air, ils se rendent compte que Bella sent vraiment trop comme un steak sauce béarnaise. Cette scène vaut la peine d'être vue rien que pour les poses que prennent ici les acteurs: ça sent le fake, le calculé, le mal joué même! Bref, ça frôle pas le ridicule, ça l'est. C'est à peine si l'ont entend pas le "action" et le "coupé" en arrière plan tant leurs mouvements sont peu naturels.
Les super gentils vampires qui jouent au baseball
Bien sûr, dans les méchants il y a le supra-méga méchant vampire qui décidera de traquer Bella parce que vraiment, son parfum de jambon frais au cornichon, c'est trop. S'en suit alors une sorte de course-poursuite aussi trépidante qu'un épisode de Derrick qui doit décrocher le téléphone, les gentils vampires tentant de mettre Bella en sécurité pendant que le vilain pas bô lui court après. Le seul moment vraiment exaltant dans toute cette histoire fut lorsqu'une jeune spectatrice dans la salle lâcha un petit cri de surprise, toute fébrile qu'elle était, alors qu'un vampire sautait sur une voiture en marche (cascade jamais vue au cinéma comme tout le monde le sait).
Voici les super méchants : on les reconnait facilement parce qu'ils sont mal fringués!
Bref, je vous passe le final, histoire de pas spoiler le tout quand même, sachez juste que ça fini bien (on s'y attendait pas tiens) et que la suite, Twilight – New Moon, est déjà en cours de tournage.
En conclusion, je dirai qu'effectivement le film s'adresse en priorité aux ado : l'héroïne se sent mal dans sa peau et nos deux petits pigeons se posent des questions sur où va la vie, qui je suis, où vais-je, etc. L’histoire d'amour est très neuneu et plutôt vieille école (très platonique vu que parfois Edward voit Bella comme son sandwich du midi), le vampire est charismatique (enfin pour certain, je dois être loup-garou parce que moi je trouve son profil à chier), l'action est modérée et la violence à peine esquissée. Alors certes, il est facile de critiquer un film clairement destiné aux ado, mais j’espérais tout de même une autre qualité, un peaufinage un peu plus poussé que ce film qui, pour moi, trouve sa place en tant que téléfilm du dimanche après-midi.
Bella sent vraiment trop le pain de viande - dur d'y résister
Cela ne m’empêchera évidemment pas d’aller voir la suite, Fab et moi avons déjà pris rendez-vous d’ailleurs, en espérant soit une meilleure qualité, un rythme moins inégal et surtout, surtout, s’il vous plait, moins de fond de teint blanc, soit un truc encore pire histoire de rigoler encore plus...
En bonus avec cette critique, la bande-annonce de Twilight (épisode 1 donc):
Un joyeux bordel et un véritable mic-mac de ce que j'aime (ou pas), avec photo, jeux débiles, sondages navrants, bref, ma vie quoi ;) N'hésitez pas à laisser un p'tit mot!