Depuis quelques mois, ma vie quotidienne à la maison se rythmait au son harmonieux que produisait une de mes nouvelles amie: une grue. Non non, pas l'oiseau, mais bien une grue jaune, en métal, qui soulève des truskes et tout et tout! Car oui, moi j'aime les grues! Je trouve ça étrangement poétique. Un soir, alors que je rentrais à la maison à pied et que le crépuscule commençait à descendre sur la ville, je suis passée devant un chantier de construction dans lequel il y avait bien au moins 3 ou 4 grues. Et bien j'ai trouvé ça magnifique! Imaginez un ciel bleu nuit sans nuage, dans lequel se mélange un peu d'orange et de jaune au niveau de la ligne d'horizon. Imaginez 4 grues au sommet desquelles une lumière blanche étincellante semble vous faire signe. Imaginez un chantier de construction illuminé par des lampes à l'armature métallique baignant le tout dans une atmosphère quasi irréelle. Vous aurez devant vous un tableau sublime de vie citadine, d'art moderne et de poésie. Ben oui, je sais, je suis bizarre :p
Quoi qu'il en soit, ce matin mon amie la grue qui faisait "mbip" à chaque mouvement, a été démontée afin de pouvoir rentrer chez elle. Et ce sont deux monsieurs qui s'en sont chargé! Les fous travaillaient bien sûr sans sangles de sécurité et frappaient à grand coups de marteau sur mon amie la grue afin de pouvoir la démanteler.
Voici donc au loin le corps de sylphide de mon amie la grue (qui a donc tout pour elle, la salope: grande et mince, pfff!) en train de se faire effeuiller par deux gentilhommes aidé d'un "coup de giraffe" - admirez par l'occasion le joli petit bois à droite, qui est en fait une sorte de terrain vague revenu à l'état naturel et qui m'enchante chaque année (sauf en été quand y a plein de truc plucheux des arbres qui volent dans la maison), mon petit coin de nature à moi.
Et voici les deux ouvriers qui se chargeaient de déshabiller la grue - si si regardez mieux, dans la petite "pyramide" qui reste au sommet - des fous je vous dis!
Voilà! Et cette entrée de blog est donc totalement loufoque!
Présenté comme le "highlight" du festival Made in Korea, voici "ze big event" que j'attendais donc... au tournant devrais-je peut-être même dire. A force d'attendre beaucoup de quelque chose ou de quelqu'un, on finit évidemment par être un peu déçu. Et ce fut le cas ce soir malheureusement. Invitée à nouveau par l'Ambassade de Corée qui nous a fourni les meilleures places de la salle au Bozar (à retenir si vous y aller, il faut réserver le rang A, B ou C dans la "corbeille", place 23 ou 21!), c'est en compagnie de Fabienne que je pris place dans le "ground zero" coréen de la salle Henry le Boeuf (terrible ce nom pour une salle de concert quand même). Pour une fois en plus, les explications, toujours données par ce gentil monsieur hyper motivé déjà vu aux autres activités, furent assez complètes et ni trop courtes ni trop longues. Le "concert", à défaut de trouver un mot plus approprié, débuta avec le Sangyeongsan, premier des huit mouvements du "Yeongsanhoesang pour vents". Il s'agisait à la base de musique de chambre ayant évoluée au fil du temps en musique de cour, caractérisée par un rythme très lent (plus lent que le rythme le plus lent sur nos métronomes européens). Il est a noter que parmi les instruments à vent de cette composition musicale, outre les diverses flûtes (piri, daegeum, sogeum), figurent aussi deux instruments à cordes frottées (haegeum et un gayatgo je crois). Ces deux derniers étant listés comme instruments à vent de par leur sonorité. Le Sangyeongsan est à conotation bouddhiste, et ressemble donc assez au Yeongsanjae, mais sans les voix (voir http://sun-jae.blogspot.com/2008/11/made-in-korea-spiritual-korea.html). Heureusement pour nous, ce fut très court. Le maître de cérémonie est ici un monsieur se tenant sur le côté et claquant une sorte d'éventail en bois (faudrait pas se prendre le doigt dedans, c'est moi qui vous le dit!). La deuxième partie combine deux danses des masques de cour : le Hakyeonhwadaemu ("danse de la grue et du socle de lotus") et le Cheoyongmu ("danse de Cheoyeong", fils du dragon-roi des mers), toutes deux datées à plus de 1.000 ans. La scène était décorée de deux grandes fleurs de lotus rose, les musiciens assis au fond. Le lotus symbolise bien évidemment le bouddhisme, tandis que la symbolique animale, ici la grue, s'apparente plus au chamanisme, mêlant subtilement les deux dans une danse pour le moins, heu, concept est le seul et unique mot qui me vient à l'esprit. La première danse, le Hakyeonhwadaemu, nous a tous pris au dépourvu. Une danse des grues, très bien, on s'attendait à voir des danseurs habillés de blanc ou quoi. Mais non! Sacrés coréens, ils nous avaient pas dit que les deux danseurs seraient grimés en grues!!!! L'une bleue, l'autre blanche. Ce qui m'a le plus marquée: les bas blanc rayé noir de la grue blanche! A mourir! Nous ne savions d'ailleurs pas trop comment réagir: l'apparition des grues a fait pousser quelques petits cris de surprises et rires vite étouffés pour ne pas blesser, mais bon, faut bien avouer que c'était assez incongru pour nous, pauvre petits belch'. Seconde surprise de taille: les grues dans leur danse (petits sauts et mouvements des ailes très grâcieux faut bien le reconnaître), ouvrirent les fleurs de lotus géantes de leur bec et firent apparaîtrent deux très jolies damoiselles aux vêtements magnifiques, elles même rejointes bien vite par d'autres danseuses aux apparats tout aussi flamboyant, tenant dans chaque main un gros hibiscus. Cela nous rappela à nouveau le Yeongsanjae mais la danse était ici différente et surtout moins longue! La seconde partie de cette danse, le Cheoyongmu, fut marquée par l'entrée en scène de 5 danseurs masqués et aux vêtements colorés (bleu, rouge, jaune, noir et blanc) représentant les 5 directions (est, sud, le centre, nord et ouest) et aux longues manches blanches qu'ils jetaient en l'air d'un geste vif. Le mélange des deux grues, des deux jeunes femmes nées du lotus, des danseuses et des danseurs masqués était assez détonant, autant point de vue couleur, que mouvements: c'était grâcieux, posé, et hyper, heu, concept quoi! Ils sont vraiment fort ces coréens, nom d'un chien! :D
Ici les danseurs masqués
Et voici les danseuses, les danseurs masqués et nos amies les grues (ici il y en a plus de deux et elles sont toutes blanches, nous en avions deux et l'une d'elle était bleue, et les costumes étaient de même plus soignés)
Le final de la soirée fut le Jongmyo Jeryeak ("musique cérémoniale du sanctuaire de Jongmyo"). "Ce rituel confucéen dédié aux ancêtres de la dynastie Joseon (1392-1910) a été choisi en 1964 comme premier des biens culturels immatériels importants de Corée (Important Intangible Cultural Properties). Plus récemment, en 2001, il a été proclamé Patrimoine culturel immatériel par l'UNESCO" dixit le programme Bozar. Il s'agit d'un ensemble musical avec danseurs racontant tout d'abord les exploits civils des rois pour maintenir la paix (le Botaepyeong, avec la danse "civile" munmu), et narrants ensuite les exploits cette fois guerriers des rois pour la paix (le Jeongdaeeop, la danse "militaire" mumu). Ce ritel ne se déroule qu'une fois l'an en Corée, au sanctuaire de Jongmyo! Pour plus d'information, voici un petit document très bien fait expliquant le rite: http://www.coree-culture.org/img/files/Jeryeak%20de%20Jongmyo.pdf
Seul une petite partie de ce rituel fut présenté ce soir bien sûr. L'ensemble musical se distingue par la présence de carillon de cloches chromatiques - le pyeonjong - de carillon de pierres en forme de L - le pyeongeong (voir le carillon à gauche de la photo, les trucs gris qui pendent) et de carillon en métal - le banghyang - mais aussi par la prestation de deux danseurs, équipés soit de deux sortes de flûtes, yak et jeok (cette dernière en plumes de faisans) pour la danse "civile", soit d'une épée pour la danse miliraire. C'était, heu, comment dire, intéressant, tout en étant assez soporifique.
Rien de tel qu'une petite vidéo pour expliquer le Jongmyo Jeryeak :
Il est à souligner quand même que le spectacle fut donné par le Centre National pour les Arts Traditionnels du Spectacle qui est une institution séculaire.
Ceci clôtura donc la soirée. Je sais ne pas être la seule à avoir été un brin déçue, au vu des commentaires des autres spectateurs à la sortie des Bozar. Pour moi, le highlight du festival fut le concert d'ouverture ainsi que le rituel chamanique, sans aucun doute. Je ne regrette absolument pas d'avoir assisté à ce spectacle cependant, et je suis vraiment heureuse que les Bozar ait fait ce focus sur la Corée afin de nous la rendre un peu plus proche ;)
Raaah ça y est! Il est né le divin nenfant! La dernière extension de World of Warcraft, Wrath of the Lich King, est sortie des stocks gardés à la kalachnikov ce matin même! Après plusieurs files d'attente à la Fnac (4 files pour être exacte: à l'entrée, au comptoir jeux vidéo, à la caisse et enfin au comptoir de retrait), Maguth est enfin revenu chargé de plusieurs boîtes de jeux - oui parce que moi, les files, ça me rend nerveuse et agressive alors vaut mieux éviter (la bonne excuse!).
Si j'ai hésité à rejouer à WoW, c'est maintenant passé: certaines nouvelles zones du jeu à explorer sont tout bonnement superbes, et les quêtes promettent d'être jouissives. On est loin de Age of Conan avec son contenu digne de l'estomac d'une anorexique! Il est clair que les dev' de WoW ont accouchés d'un graphisme revu à la hausse, comme en atteste ces quelques screens de paysages du jeu *bave*
Dommage que le RP se soit volatilisé du jeu, mais je présume qu'on ne peut pas tout avoir ;)
Hier j'ai eu la bonne idée de faire des crêpes salées. Ne vous emballez pas, c'était des crêpes surgelées, faut pas déc' quand même hein. On pourrait se dire que faire revenir de petites crêpes surgelées est à la portée de n'importe qui. Ben oui, sauf de moi! Je cuisine tellement bien que j'ai réussi à crâmer certaines crêpes, à ne pas totalement en cuire d'autres et à mettre trop d'huile d'olive dans la poêle en même temps - du coup les crêpes, en plus du goût de crâmé et/ou de pâte pas cuite, avaient un arrière goût d'huile infâme. Le coup final a été l'odeur de friture qui rôde toujours dans l'appart depuis hier soir. Résultat: toutes les fenêtres sont ouvertes et moi je suis sous une couette dans le salon parce qu'on est quand même mi-novembre...
Voici une photo de l'infâmie sortie de ma cuisine:
Je réitère donc mon voeux de ne plus cuisiner désormais, c'est mieux pour tout le monde, surtout pour ma santé mentale...
Voici enfin le gros morceau de la journée Spiritual Korea!!
Après l'exposé sur la cérémonie bouddhiste, le Yeongsanjae, passons maintenant à ce qui a particulièrement retenu mon attention lors de la journée "Spiritual Korea": le rite chamanique!
Nous sommes donc arrivés, Fabienne, Véronique et moi-même, vers 13.00 au Bozar, à l'avance pour pouvoir bénéficier de bonnes places vu le souk que les activités dans le Hall des Bozar provoque. Pas de bol pour nous, arrivées à l'avance ou pas, nous nous sommes faites grillées sur place par des petits vieux qui se sont joyeusement assis sur le banc pile devant la scène (le banc sur lequel mon nom était écrit en lettre de feu, je tiens à le souligner, mais apparemment ça ne leur a pas brûlé les fesses), alors que nous, bonnes poires comme on est et respectueuses des consignes, nous attendions sagement le feu vert des GO des Bozar totalement à côté de leurs pompes …
Passons donc sur cet épisode traumatisant pour en venir au fait: le chamanisme coréen. Il faut tout d'abord savoir que le chamanisme est la plus ancienne "religion" de Corée, et est originaire de Sibérie. Il apparaît en outre que le chamanisme japonais, le Shinto, serait originaire de Corée! Bien évidemment, le bouddhisme et le confucianisme firent reculer le chamanisme, qui fut même interdit et condamné à une certaine époque, mais celui-ci resta cependant bien présent, et est toujours considéré comme un culte à part entière de nos jours.
Autre détails d'importance: les chamans coréens sont en fait majoritairement des chamanes, nommées Mudang. Leur équivalent masculin étant les Paksu. Devenir chamane varie selon que l'on se trouve dans le sud ou le nord: dans le sud, le chamanisme est héréditaire, tandis que dans le nord, le chamanisme est nommé "extatique". On peut le devenir via une transe/possession, ou lorsque l'on contracte une certaine maladie. Etre chamane n'est cependant pas considéré comme un "cadeau": en effet, la Mudang prend en elle la douleur des hommes, leurs problèmes, afin de les en débarrasser, et accumule ainsi tous leurs maux! Et dire qu'on trouve nos jobs stressant!
Les rites chamaniques les plus répandus sont le Kosa et le Kut, ou Gut (qui signifie "rite"). Le Kosa est une offrande aux esprits afin d'attirer leur bienveillance (par exemple, avant la réalisation d'un projet), tandis que le Gut est une danse chamanique effectuée par la mudang afin d'entrer en contact avec les esprits, prédire l'avenir ou connaître le passé.
C'est ce dernier qui fut réalisé lors du Spiritual Korea.
La cérémonie chamanique présentée ce samedi se nommait Choomogut: elle permet d'entrer en communication avec l'au-delà et de rétablir l'équilibre entre l'homme et la nature. Le hall des Bozar hébergeait pour l'occasion un autel au pied duquel était déposé des offrandes de nourriture (surtout des fruits). Nous apprîmes entre-autre que le rite allait durer toute l'après-midi (près de 8 heures sans interruption!!). Nous avions en prime le privilège d'avoir une des chamanes les plus renommées de Corée présente pour ce rituel: Kim Kum-Hwa. Cette vénérable dame de 70 ans et des poussière pétait la forme cela dit, quand je pense à ma pauvre Mamy qui a quasi le même âge, peut-être qu'être entourée d'esprits fortifie le corps? Voici d'ailleurs un article sur elle trouvé sur le net:
http://www.koreana.or.kr/pdf_file/2008/2008_AUTUMN_E038.pdf Le rite chamanique était constitué de deux partie: le Jinhonje et le Mansudaetak. Je ne vous étonnerai nullement en vous disant que les explications furent incompréhensibles car énoncées en même temps que les chants et musique du rituel par une jeune femme coréenne à la voix bien trop fluette. Résultat des courses: près de 7 heures de rite chamanisme totalement opaque. On a juste compris que, en gros, le rituel servait à guider les esprits des défunts vers l'au-delà. Les instruments de musique utilisés pour le Gut sont: le tambour sablier changgo, la flûte taegum, le hautbois piri, les gongs ching et les cymbales kwaenggwari. Le tout joué quasi en permanence, accompagné ou non de chants. A noter que la salle dans le hall des Bozar amplifiait et faisait résonner tous les sons, rendant parfois la musique assez casse-bonbon pour qui n'accrochait pas au rythme – ce ne fut heureusement pas mon cas, j'était littéralement hypnotisée par toute la cérémonie, mais je ne peux malheureusement pas en dire autant pour Fab et Véro qui capitulèrent après 2h, ayant la tête dans leurs chaussettes (hein les filles :D). Vous trouverez donc le programme (en anglais) tel que donné par les Bozar à la fin de cet article, mais je ne peux malheureusement pas vous dire ce que nous avons vu, ou n'avons pas vu! La première partie de la cérémonie, Jinhonje, servirait à consoler les esprits des défunts et de les aider à rejoindre un lieu paisible et confortable où ils pourront rester pour l'éternité, mais aussi à assurer la prospérité et la santé des descendants des défunts en question. Comme vous le constaterez sur les photos, les chamanes utilisent divers "accessoires" pour le rituel: couteaux, trident, tas de linge blanc, clochettes, et même une sorte de poulpe en tissu… Le pourquoi du comment nous a totalement échappé et je n'ai malheureusement rien trouvé sur internet sur le sujet, ce qui m'énerve plus que de raison, moi qui aime tout comprendre!! Grrrrrr!! Les chants variaient aussi et étaient soit à peine accompagnés de musique, soit rythmés de sons quasi tribaux et répétitifs qui m'emplissait la tête: je comprend que l'on puisse entrer en transe avec ce genre d'ambiance! De même, les chamanes se contentaient parfois juste de chanter, mais dansaient le plus souvent en finissant par tournoyer sur elles-mêmes. Voici déjà quelques photos des chamanes et de leur splendides costumes, ainsi qu'une vidéo tournée à l'envers (désolée, j'ai pas réfléchi en filmant en format vertical avec l'appareil photo, argh >o<).
Vidéo de la chamane tournyant sur elle-même - désolée c'est à l'envers T_T Si quelqu'un sait comment retourner une vidéo, je suis preneuse...
Encore quelques beaux costumes:
Ici, une des chamanes, habillées plus à la "mode" bouddhiste, chanta quasi sans accompagnement d'instruments.
Voilà la danse réunissant le plus d'accessoires: couteaux, trident et… "poulpe" en chiffon…
Voici le poulpe de tissu! Magnifique non? Petit détail non élucidé: les chamanes et quelques personnes dans l'audience sans doute plus au fait que nous se frottaient les mains très souvent. Je ne pourrai malheureusement pas dire pourquoi...
Le rite illustré ci-dessous par la chamane et son assistante semblait raconter l'histoire d'une personne attendant 2 amis: la chamane s'assit par terre devant une petite table, fit semblant de guetter l'horizon, de s'endormir, avant d'allumer 3 cigarettes, de manger du riz, de boire dans trois tasses pour au final chausser une paire de sandales en pailles et d'attacher les deux autres à sa ceinture. Elle finit par entrer dans une sorte de transe, aidée par ses assistants.
Ci-dessous, un rite très beau et très calme: la chamane fait brûler du papier et accompagne les flammèches de ses mains comme pour les porter au ciel, le tout en chantant doucement.
Voici enfin quelques photos et une vidéo que je vous déconseille de regarder si vous êtes sensible et n'aimez pas le sang. L'explication de ce rite d'après un article trouvé sur le net (http://radio.weblogs.com/0100269/stories/2004/06/06/kut.html) est la suivante: il s'agirait d'un sacrifice aux dieux. Il est à noter que la chamane ne s'est pas automutilée, le couteau ne la coupant/perçant absolument pas. Le cochon est de plus un animal considéré par les coréens comme un animal symbolisant la richesse et la bonne fortune.
(la vidéo commence à l'envers mais après j'ai eu la bonne idée de revenir à l'endroit)
Après avoir enfoncé ses deux couteaux dans la bouche, la chamane demanda à un pauvre spectateur tout blanc de terreur de venir les lui retirer, avant d'ensuite se mettre à califourchon sur la carcasse du cochon, de découper des morceaux de bidoche et de les goinfrer tout en s'agitant au rythme endiablé du tambour et des cymbales. Personnellement, j'ai trouvé, et ce pour une raison obscure, ce rite extrêmement joyeux. J'avais l'impression que cela célébrait la vie en quelque sorte. Je sais, ça parait vraiment dingue, mais c'est vraiment comme ça que je l'ai ressenti.
Après cette danse pour le moins violente, la chamane embrocha le cochon sur le trident, qui devait ensuite rester en équilibre sur un petit coussin de sel. Il s'agirait en fait de savoir si l'offrande est acceptée des dieux ou pas: si le cochon tient en équilibre, l'offrande est acceptée, si il tombe, c'est râpé. Heureusement pour nous, il a tenu. Il a fallu un peut de temps, mais on a réussi! Ouf!
Les rites suivants furent nettement plus calmes, et même parfois poétique, comme celui illustré ci-dessous: tenant chacun un long morceau de tissu d'un blanc virginal, les assistants des chamanes déchiraient le drap en son centre. Les chamanes se glissaient alors dans la fente faite par la déchirure et avançaient en chantant, fendant le tissu en deux dans toute sa longueur. Elles répétaient cela plusieurs fois afin d'obtenir plusieurs longueurs de tissu et, se plaçant au centre des longues languettes, elles les tressaient ensuite en les faisant passer au-dessus de leur tête à une vitesse assez hallucinante. Elles tournaient ensuite sur elles-mêmes avant de détresser le tissu en le refaisant passer au-dessus de leur tête. Etrange, joli, et totalement incompréhensible…
La fin de la première partie de la cérémonie se termina par une "danse de la joie": le directeur de la cérémonie ouvrit la danse, c'est le cas de le dire, dansant tout d'abord lentement avant de terminer par de petits sauts énergiques suivant le rythme endiablé des musiciens. Les spectateurs furent ensuite invités eux aussi à venir exprimer leur joie, ce que certains firent avec… joie!
La seconde partie de la cérémonie, Mansudaetak, serait un rite qui, normalement, s'étale sur plus de 4 jours! Il fut ici bien évidemment raccourci pour ne durer plus "que" 4 heures. La signification de ce rite semble avoir deux explications. Voici celle des Bozar: "prier pour la longévité et la santé des anciens et pour un voyage paisible vers l'au-delà pour les morts". Voici la seconde explication d'après le contenu de l'article sur la chamane Kim Kum-Hwa: "éviter les désastres et assurer la prospérité et la santé d'une famille, ainsi que la paix et la solidarité dans le village". A vous de faire votre choix…
Le rite débuta sur un cortège très bizarre: les chamanes et leurs assistants étaient grimés comme des saltimbanques, certains faisant semblant de tailler une bavette devant une tasse de thé, alors que les autres faisant le tour de la salle, demandant à certains spectateurs de se lever et de tenir à nouveau un long drap blanc. Totalement loufoque et incompréhensible, encore une fois. Les rites suivants étaient plus classiques: chants, danses (avec ou sans couteaux) et offrande au public. J'ai d'ailleurs reçu une prune coréenne (ça rafraîchit!) et 2 grains de riz offert par le chamane en chef: elle les déposa sur mon pull avec la pointe de son épée. Il fallait ensuite les avaler tout cru. Ca porte bonheur il parait! Les autres cadeaux étaient des tomates, du thé et une petite ficelle à nouer au poignet que l'on doit garder jusqu'à ce qu'elle tombe. Ca m'a fait penser au bracelet d'amitié péruvien de quand j'étais gamine ^^
Je n'ai pas vu grand-chose de la seconde partie du rite, la cérémonie bouddhiste ayant lieu en même temps. Nous arrivâmes cependant à temps pour le final! La chamane Kim Kum-Hwa, armée de couteaux assez épais et habillée un peu comme le fou du roi, faut bien le reconnaître, se mit a frotter les couteaux sur ses cuisses, le long de sa langue, sans verser une seule goutte de sang ou s'entailler les chairs. Les couteaux furent ensuite glissés, lame vers le haut, dans un support en bois au sommet d'un assemblage de bric et de broc (que vous pouvez voir dans la vidéo sur la jeune femme voulant devenir chaman au début de cet article) sur lequel était aussi plantés le drapeau sud coréen et le drapeau belge. La chamane grimpa ensuite sur les lames des couteaux, toujours sans saigner, ce qui semble être un de ses pouvoirs, et distribua des porte-bonheurs (de petits trucs rouges, on a pas vu ce que c'était) ou balança des grains de riz à avaler tout rond.
La cérémonie devait se terminer par une sorte de buffet avec comme plat de résistance le cochon offert en sacrifice plus tôt dans la journée, mais je dois avouer qu'après près de 8heures de chamanisme et de messe bouddhiste, je n'avais plus la force de goûter du porc resté pendant toute une journée dans une salle surchauffée… Je pris donc le chemin du retour, un peu ébranlée par les rites étranges et assez opaques auxquels j'avais assisté, mais heureuse d'avoir pu y prendre part!
Ce fut une véritable expérience!
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Programme Bozar du Spritual Korea – Cérémonie Chamanique
Part 1 Jinhonje The theme of this event in Belgium is the Memorial GUT. This GUT consoles the deceased spirits and helps them go to a happy place to live in comfort for all eternity. It also prays for the prosperity and wellness of their descendants.The GUT programmed to console the deceased and pray for their ascent to the Heaven is called Ogi GUT or Jinogi GUT.Jinogi GUT performed within a year from death is called Jinjinogi GUT, and it is usually performed for Samoje. However, no other family GUT besides Jinogi GUT is performed within three years (until the end of the mourning period) because it is believed that the deceased may take away wealth. If a family GUT must be performed after two to three years from death, a short GUT is added at the end to console the spirit and spread fruit honey three to four times, and this is called Suwang GUT. 1. Sincheong Ullim Sincheong Ullim is playing the musical instrument in prior to the start of GUT to drive away bad spirits and purify the surroundings. 2. Sangsan Bugun Dodangmaji GUT Sangsan Bugunmaji is performed to greet and serve Dongjungbugun (the guardian deity of the village) and the High Wizard so they can look after the villagers. 3. Chobujeong Chogamheung GUT Chobujeong/Chogamheung GUT washes away all bad energies at the ritual site and invites all good gods to sit at the altar for a joyous feast.
4. Yeongjeong Mullim Yeongjeong Mullim serves all spirits to avoid illness, worries, and bad fortune. 5. Sodaegam GUT Sodaegam Nori worships Sodaegam that manages wealth and does not eat meat to pray for longevity and good fortune. 6. Suwang Jeseok GUT This GUT serves Yeolsuwang so it can look after the deceased. 7. Tasal Gunwung GUT Tasal Gunwung GUT gathers and serves many spirits of Gunwung and elders that have been killed so the people can prevent shedding blood and getting injured. Today, Saeng Tasal GUT and Igeun Tasal GUT are performed separately, but they used to be performed together in Hwanghae-do Province. 8. Saja Eoreum Saja Eoreum serves the spirit that accompanies the deceased so that the deceased can be guided to the Heaven. Saja Gunwung GUT is also performed for the ancestors that have been killed brutally. 9. Sangsik Ollim The food served every morning and evening at the mourning house. Hoesimgok A song composed by Priest Seosan during the Japanese Invasion of 1592. Prays for the deceased to enter the Heaven. 10. Suwangcheon Gareugi Suwangcheon is the path to the world after death and Suwangcheon Gareugi cleans up this path so that the decreased can travel safely. 11. Mugam Mugam is the dance performed by the guests who come to the mourning house to relieve their grudge. Every person has a god that dwell in the body, and this GUT is performed to entertain this god. After dancing Mugam, people become energized and lucky. Part 2 Mansudaetak GUT After the Memorial GUT in Part 1, Mansudaetak GUT is performed to pray for longevity and health of the elders and a safe trip to the Heaven for the deceased. Sansuwang is performed for this GUT. This GUT is performed for five days. The main GUT is performed for three days and Yeongsil GUT for the remaining two days. This is a very big GUT and cattle and swine are served for it. It is generally performed at the home of nobility or at the shaman's house. The act of serving hen for this GUT is called Samtasal. 12. Ilwolmaji Ilwolmaji serves Ilwolseongshin, the highest of the guardian deities of shamans. 13. Satto Nori For Satto Nori, the performers dress up as Old Satto and New Satto to satirize the politicians. 14. Baechigi Sori A song sung by fishermen while fishing to pray for a good catch. 15. Bokjan Naerim Bokjan Naerim shares the blessed wine with everyone in the house to distribute longevity and good luck.
16. Chilseong Jeseok Gut Jeseok Gut serves the Anbang Deity so the family fosters noted men and all descendants live long, healthy lives. 17. Seongsu Geori Seongsu Geori worships the god served by gods to pray for the safety and prosperity of the family and drive away bad spirits. 18. Doryeong Dolgi Doryeong Dolgi prays for longevity in this life and a safe trip to the Heaven after death while turning around the ropes, each with names. 19. Byeolddagi Byeolddagi prays for longevity as the stars by receiving the stars in the sky. 20. Seoul Daegam Daegam Nori prays for affluence to Daegamshin that manages wealth. 21. Jakdu Geori (Bisu Geori) Bisu Geori prays for elimination of disasters and prevention of every bad fortune. Families that want to bear a son or heal an illness go to the mountains to perform rituals, and Bisugeum is performed to eliminate disasters that might have been carried home from the mountains. 22. Geollip Daegam Geollip Daegam Nori is performed to pray for affluence and to bring big wealth into the family. 23. Madang GUT Madang GUT releases various unknown deities. If there is someone who has travelled abroad as envoy or who has been killed by a tiger, Sasin GUT is briefly performed before Madang GUT.
Ce samedi 1er novembre, jour de la Toussaint, avait lieu au Bozar le festival Spiritual Korea. Il y avait en fait plusieurs choses à voir: documentaire sur le chamanisme, conférence au titre trop long que pour être cité ici, mais aussi et surtout, une cérémonie chamaniste qui dura près de 7 heures en continu! Je parlerai du chamanisme plus tard, voulant tout d'abord trouver plus d'info que les quelques lignes du programme anorexique des Bozar, qui, une fois de plus, et malheureusement pour nous, firent preuve de désorganisation et surtout de manque de clarté en ce qui concerne les explications (en gros: on a rien compris à ce qui se passait, c'est dommage quand même, non?). Avait donc lieu aussi aujourd'hui une cérémonie bouddhiste appelée Yeongsanjae, "un rituel offert à Bouddha dans l'espoir qu'il guide les vivants et les morts vers l'illumination et la paix éternelle. Moment fort du rituel: la danse du papillon accompagnées de cymbales et de gongs, symbole de la métamorphose de la chrysalide" dixit le papier au régime des Bozar. Voici tout d'abord la scène et le décor:
Le rituel s'ouvre avec l'arrivée "sur scène" de 3 moines qui, semble t'il, vont "superviser" toute la cérémonie, à savoir, ils vont s'asseoir et regarder sans bouger. Viennent ensuite les bonzes et bonzesses (si si ça se dit!) bouddhistes, accompagnés des musiciens (trompette, conque, petites cymbales et tambour). Il est à noter que les chants sont exécutés exclusivement par les moines. S'en suit ensuite près d'1h30 de musique extrêmement répétitive et de danse tout aussi répétitive. Je vous l'avoue tout de go, honnêtement, j'ai trouvé cette cérémonie chiante à mourir, un peu comme une messe du dimanche quoi! C'est très beau, mais au bout de la 4548221 représentations de la danse du papillon, je n'avais qu'une envie: sortir! Comme je suis quand même bonne, je vais tout de même laisser ici quelques vidéos, photos et info glanées sur le net à propos de ce rite.
La première danse, la Cheonsu Barae, est exécutée uniquement par quelques moines muni de cymbales qu'ils font tournoyer dans leur main, le tout rythmé sur le chant des 1.000 sutra à Avalokitesvara.
Vint ensuite la fameuse danse du papillon, Dage Nabimu, exécutée par les bonzesses, vêtues de splendides robes d'un blanc immaculé aux manches extrêmement longues , d'une coiffe jaune vif en forme de pagode et portant deux fleurs géantes colorées (hibiscus à mon avis). La danse reflète la joie de recevoir l'enseignement de Bouddha et attire l'esprit des défunts.
(Photo trouvées sur internet - ne pouvant filmer ni prendre de photo lors du rituel et n'ayant malheureusement pas trouvé de vidéo sur le net).
Troisième danse: Bopgo. Le tambour géant est frappé des deux côtés, l'un par un moine, l'autre par une des bonzesses (au crâne rasé) qui effectue d'ailleurs plus une danse avec les baguettes géantes. Le son du tambour est censé éveiller tout être doué de conscience à la loi bouddhiste ou au Dharma afin de les délivrer de la souffrance.
(photo: merci internet)
L'une des dernières danses est la Hyanghwagye, l'offrande d'encens et de fleurs, effectuée à nouveau par les bonzesses - danse qui franchement, ressemblent à celle du papillon avec quelques légères variantes. Faut dire qu'au bout de 5ème fois, on finit par plus vraiment percevoir les subtilités... Le rituel se termine sur de nombreux chants qui se suivent et se ressemblent tous... Le petit détail comique qui tue du rituel: l'un des moines chanteur a éternué en même temps qu'il chantait. Trop fort le bonze! Voici enfin le site officiel du temple Bongwonsa qui nous a gentillement envoyé ses émissaires pour le Yeongsanjae et sur lequel j'ai joyeusement pompé les info: http://bongwonsa.or.kr/eng/ Il regorge de photos donc allez vous rincer l'oeil un bon coup: http://bongwonsa.or.kr/19thysj/index.html
Un joyeux bordel et un véritable mic-mac de ce que j'aime (ou pas), avec photo, jeux débiles, sondages navrants, bref, ma vie quoi ;) N'hésitez pas à laisser un p'tit mot!