Je ne lis pas beaucoup de thriller policier. Sans doute parce qu'à force de regarder autant de séries et de films sur le même sujet, j'en suis venue à trouver les intrigues passablement faiblardes. Du coup, quand j'ai commencé "Le chuchoteur" de Donato Carrisi, je n'en attendais pas grand chose. Et bien ce fut le cas, et en même temps pas vraiment.
Imaginez, si vous vous y connaissez un brin en série policières US, un mix entre "Esprits Criminels" et "NY Unité Spéciale". Ouais, dans le genre lugubre et glauque, on fait pas mieux. Rajoutez à ça la phrase qui tue: inspiré de faits réels et on entendrait presque la voix de Pierre Bellemare nous conter cette sordide histoire.
Suite à une découverte macabre et gore - cinq petites tombes creusées en forêt dans lesquelles sont enterrées cinq bras gauches de petites filles de 9 à 12 ans, toutes portées disparues - nous suivons l'enquête riche en rebondissements de l'équipe de Goran Gavila, criminologue de renommée, épaulée par Mila Vasquez, enquêtrice garçon manqué spécialisée dans les affaires d'enlèvement.
Si toute l'histoire est assez classique, elle réserve cependant quelques bonnes surprises, des fausses pistes comme il faut, et des scènes passablement perturbantes tant les descriptions de Carrisi sont réalistes et abominables. Passez votre chemin si vous avez la nausée rien qu'en regardant les bandes-annonces de CSI.
La plume de Carrisi est franche et directe. Il ne nous épargne rien parce qu'il pense que rien ne doit nous être épargné. Que nous devons percevoir la cruauté et l'horreur qu'un être humain peut engendrer dans son entierté. Son roman se lit facilement, et la tension est présente dans chaque page, faisant son petit bonhomme de chemin dans votre esprit.
Si la fin m'a parue un peu expédiée et par trop prévisible (j'ai dû me dire: "Ho! Ha bon" d'un ton placide lors des révélations à la pelle qui peuplent les dernières pages), "Le chuchoteur" est un bon thriller de gare/train/tram qui vous empêchera de regarder votre montre et même peut-être de rater votre arrêt, mais qui, je trouve, ne révolutionne pas le genre.
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