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lundi 16 février 2009

Critique cinématographique - Revolutionary Road

Sun Stars : * * *
(Aucune = daube finie / * = mauvais / ** = pas mal / *** = plutôt bon / **** = très bon / ***** = excellent, à ne pas rater!)
Année : 2008
Réalisé par Sam Mendes
Avec Kate Winslet, Leonardo Di Caprio, Michael Shannon, Kathryn Hahn, Kathy Bates
Adapté du livre de Richard Yates

Encore un film labelé "Oscar"! Il y en a pléthore en ce début d'année! Faut dire qu'en tant qu'Européen, on doit rattraper le retard avant la cérémonie des "Academy Awards" qui aura lieu ce dimanche 22 février. Du coup moi aussi je dois turbiner pour vous mettre mes critiques de cinoch :p

Revolutionary Road signait donc le retour au grand écran du couple mythique Winslet/DiCaprio, rendu culte depuis Tita – "I'm the king of the world" - nic. Et bien je trouve que l'on pourrait presque envisager Revolutionary Road comme une sorte de suite à Titanic si le pauvre Jack ne s'était pas noyé/était mort de froid: une déconvenue monumentale d'un couple considéré comme idéal.

Nous sommes donc dans les années '50. April rencontre Frank. Une rencontre qu'elle pense extraordinaire. C'est l'homme de sa vie. Ils sont jeunes, ont envie des mêmes choses, et le mariage suit, tout naturellement. Ils emménagent alors dans une grande maison bourgeoise sur Revolutionary Road. Un quartier comme il faut, une belle demeure, des enfants, un mari parfait. Tout est "comme il faut". Un peu trop au goût d'April, qui rêve toujours d'une vie plus trépidante et d'aller à Paris pour tout recommencer. Et puis il y a Frank, qui n'aime pas son travail, mais qui décrochera malgré tout une très grosse promotion. Frank qui va hésiter entre une vie bien rangée à laquelle il s'est tout compte fait habitué, et le changement radical que lui demande April. Frank qui aime sa très belle femme mais qui ne peut s'empêcher de la tromper. Nous sommes donc les témoins impuissants, en pauvres spectateurs que nous sommes, de la vie de ce couple qui lentement mais sûrement se fracture, se disloque pour en arriver au point de non retour.


Le détail amusant du film figure dans le "trio amoureux" que font Mendes et Winslet, mariés dans la vraie vie, et Di Caprio, marié à Winslet dans le film. Heureusement pour nous, ce sont tous les trois des professionnels hors paire et leurs prestations sont sans aucun défaut. Malgré cela, je dois bien avouer être restée sur ma faim, et je dois admettre que pour une fois, un happy ending n'aurait pas été pour me déplaire. Pourquoi? Et bien parce que le problème posé ici est, je pense, une constante dans chaque couple, ou presque. Sommes-nous heureux? Aimons-nous notre vie, notre travail? Avons-nous ce que nous désirions? Ce dont nous avions rêvé? Pourquoi ne pas tout recommencer, oser partir, défier la vie et en faire ce que nous voulons?! Et surtout, oserai-je tout plaquer, tout sacrifier pour rendre ma moitié heureuse? Cela ne sera pas le cas pour April et Frank. J'aurais pourtant voulu les voir réussir, voir comment le génie de Mendes aurait tiré les ficelles pour les sortir de leur train-train quotidien.


Bien évidemment, de nos jours, ce problème est plus facile à résoudre. La société ayant évoluée, les femmes ne sont plus obligées de se plier à leurs maris, et tout lâcher pour mieux recommencer ailleurs est quasi devenu une option comme tant d'autre. Un film sur le même sujet à notre époque aurait été une comédie légère un peu nullarde. Seulement voilà, la pression subie par April en tant que femme mariée et à la maison était autrement plus ardue dans les années '50. Elle n'avait guère son mot à dire et se devait d'obéir à son mari. C'est donc là que Mendes ancre son histoire. Et si je vous parle beaucoup d'April, c'est que c'est son personnage qui m'aura le plus marquée. On se rend compte aussi qu'entre "The Duchess" (se déroulant au XVIIe siècle) et "Revolutionary Road" (années '50), la situation de la femme n'a guère évoluée, si ce n'est en surface.


Frank et April sont donc brillamment interprétés par Kate Winslet, absolument magnifique, et Leonardo DiCaprio, impeccable dans son rôle de mari voulant préserver ce qu'il a, quitte à détruire sa femme. Les seconds rôles ne sont pas en reste, le plus marquant étant bien sûr John Givings (Michael Shannon), le seul qui osera cracher la vérité à Frank et April sur leur situation, les obligeant à se regarder en face.

Et pourtant, malgré ces stars du cinéma dont la prestation crève l'écran, il manque un je ne sais quoi au film pour le rendre unique. L'histoire est cousue de fil blanc, on sent la fin catastrophique arrivée dès le début, bref, l'ingrédient magique qui rend un film unique malgré un scénario simpliste est ici absent. L'ambiance pesante qui règne dans la maison du couple se fait bien lourde sur nos épaules, et la détresse d'April tout comme l'indécision et l'égoïsme de Frank nous sembleront familier, nous toucheront, nous révolteront, mais malgré tous ces éléments, Revolutionary Road reste pour moi un très bon film, certes, mais pas un chef d'œuvre. Un brin trop classique sans doute…

En prime avec cet article, la bande-annonce de Revolutionary Road


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