On a tous connu ça, le jour où l'on a reçu le cadeau de ses rêves: une paire de chaussures, un bijou ou une belle robe. Je parle de la difficulté à déballer ce présent et à le porter, de peur de l'abîmer dès le premier jour. On met ce beau cadeau de côté pour "des occasions spéciales", mais rien n'est suffisamment spécial en fin de compte. Et on se retrouve parfois, des mois si pas des années après, à retrouver par exemple cette robe splendide toujours dans sa boîte, inutilisée, magnifique, et de trois taille trop petite parce qu'on a pris 10kg depuis, sans parler du fait qu'elle est devenue complètement démodée.
Si j'ai réussi à plus ou moins enrayer cette tendance pour les fringues (vu que je ne m'offre que des hoodies, ha ha!), les shoes (les baskets de skater se font de plus en plus rares j'vous l'dis moi) et les bijoux (les quoi?), je dois bien avouer une chose: j'ai nettement plus de mal à le faire pour les parfums! Encore plus lorsqu'il s'agit d'extraits ou de flacons exceptionnels scellés. L'idée de briser le seau, de couper ce cordon quasi ombilical entre le flacon et son bouchon ciselé, de perdre ce qui rend cette oeuvre de verrerie ou de cristal entière, si délicate et d'une telle valeur me fait avoir des sueurs froides. Et si je le coupe mal? Et si ça ressemble plus à rien? Et si je n'ouvrais jamais ce flacon! Et si je ne me mettais pas ce parfum si beau parce que son flacon l'est tout autant? Et si et si et si...
Non mais sérieux, n'importe quoi.
Du coup, tout récemment, j'ai pris une grande décision, sorti la paire de ciseau la plus affûtée que j'ai, et aligné les boîtes de parfums scellés. Certains depuis plus d'un an. Ben ouais. J'ai pris une grande inspiration, et clac!
Et bien quelle bonheur que de sentir ces merveilles! Certes, couper le fil d'or de Chamade, Sous le Vent ou Véga fut difficile, mais remplir de petits vapo de sacs et sentir les effluves magiques de ces fragrances en valait vraiment la peine.
Avant de commettre "l'irréparable", j'ai cependant pris soin de prendre des clichés de quelque unes de ces beautés scellées, afin de me souvenir de leur belle "virginité"...