Mes grands-parents ont toujours acheté le Télé Moustique (rebaptisé Moustique assez récemment). C'est un hebdo sympathique avec des articles variés et surtout une grille du programme télé très claire et détaillée, avec deux page d'intro chaque jour sur les émissions qui ont attirées l'attention de la rédac. Du coup, moi aussi je l'achète, pour poursuivre la tradition et parce que ça fait passer le temps de le lire au bureau quand y a qued' à faire, dans le tram quand on s'emmerde ou aux chiottes pendant le popo. Bien qu'en général je ne sois pas du tout du même avis que les journalistes sur les films visionnés, parfois, par curiosité, il m'arrive de regarder les émissions qu'ils ont aimé.
Il y a donc de cela 4 semaines (je crois), je lisais qu'un téléfilm-fleuve français allait être diffusé en exclu belch' sur La deux: Rani. Le gars du Moustique avait eu l'air de trouver ça pas mal et comparait la série à la saga mythique Angélique, Marquise des Anges, précisant que la prod' n'avait pas lésiné sur les moyens.
Je dois bien l'avouer, malgré mon côté plus que garçon manqué, à chaque fois qu'un Angélique passe à la télé, faut que je le regarde. C'est plus fort que moi. C'est hyper culcul la praline, c'est kitch, gniangnian, tout ce que vous voulez, je ne le nie absolument pas. Et pourtant, pourtant... Mon épisode préféré est celui où Angélique est prisonnière - enfin, elle est tout le temps prisonnière aussi - de vilains arabes qui la vendent sur un marché aux esclaves. Et là, le marchand de bidoche la fout à poil devant l'assistance exclusivement saucissesques à boulettes et tous les mecs avalent de travers et font une bosse dans leur froc tellement elle est trop bonnasse c'te chaudasse de Michelle Mercier.
La preuve:
Du coup, quand j'ai lu que Rani était une nouvelle Angélique, j'ai pas hésité une minute.
Rani est réalisé par Arnaud Sélignac dont je n'ai vu aucun film (je ne suis pas très "films français" non plus). Le téléfilm est aussi une adaptation de la BD de Jean Van Hamme dont voici la couverture:
Je n'ai pas lu la BD, je n'en connaissais même pas l'existence.
Le téléfilm fut divisé en 8 épisodes de +/- 50min chacun et diffusé par deux le samedi soir. Pour le casting, il n'y avait que Jean-Hugues Anglade que je connaissais, et à ma grande surprise, Lio! Le rôle principal étant tenu par Mylène Jampanoï, totalement inconnue au bataillon, que nous appellerons "Mimi J.".
Après 10 minutes, mes yeux saignaient déjà et mes oreilles me hurlaient de devenir sourdes. C'était catastrophique. Rien n'était naturel, tout était sur-exagéré, et Anglade semblait en faire des tonnes. A un moment, j'ai même pensé à regarder un des épisodes enregistré du Mentalist, série dans laquelle les acteurs sont de vrais pro au moins, y compris les gosses de 3 ans... Pourquoi ai-je continué à regarder cette chose? Je ne saurais le dire. Mon côté rebelle sans doute...
Pour une fois j'ai un rôle de badass alors j'vais me donner à fond et m'appliquer: j'ai pris exemple sur David Caruso qui joue Horatio Caine dans CSI Miami!
Quand apparu l'actrice principale, l'héroïne, la nouvelle Angélique, j'ai haussé un sourcil: elle était clairement eurasienne. Tiens ben en v'là une surprise. Deuxième haussement de sourcil: on la voit à poil souvent. Très souvent. Très très souvent. Serait-ce pour attirer l'attention sur autre chose que le jeu pitoyable des acteurs de cette série? Bien évidemment, la jeune demoiselle est plutôt appétissante et extrêmement bien faite de sa personne: tout ce qu'il faut où il faut sans être anorexique comme la majorité des actrices de nos jours. A chaque fois qu'on la voyait, un seul mot venait prendre toute la place libre dans ma tête: salooooooope. Jalousie pure? Je veux mon n'veu!
Me love you long time!
Bon du coup j'me rend compte que je n'ai même pas fait un résumé de ce téléfilm! Rani ça se passe au XVIIIème siècle, et c'est en gros l'histoire de *saloooope* Jolanne de Valcourt (Mimi J.), fille naturelle d'un riche noble français mourant qui, voyant son fils dilapider sa fortune et déshonorer son nom, lègue quasi tout à sa fille et la reconnait comme son héritière légitime. Le frère, Philippe de Valcourt (JH Anglade), ça le fait pas rire des masse, alors il tue son géniteur et s'arrange pour cacher le testament avec l'aide de son nouveau pote, un policier ambitieux et avide de richesse, Laroche (Pascal Demolon). Entre-temps, comme c'est un peu aussi la guerre entre la France et l'Angleterre, on apprend que le vilain frérot est aussi un traître à sa patrie car il vend des plans stratégiques à un espion anglais, Craig Walker (Rémi Bichet). Alors que la pauvre *saloooope* Jolanne tente de se suicider parce que son frère est vraiment trop un vilain méchant qui joue vraiment trop mal, elle est sauvée in extremis par ledit espion english, qui comme par hasard est en plus jeune et pas moche. Du coup ben ils jouent à touche-pipi, elle découvre que son frère est vraiment un vilain méchant traître qui, après avoir été payé pour la vente du plan, tente de faire tuer son p'tit copain et lui met tout sur son dos de bonasse aux nichons fermes. Je vous passe les détails mais en gros, elle va être condamnée à mort pour trahison à la place de son frangin, va réussir à s'échapper et rejoindre un groupe de hors-la-loi style Robin des Bois, va se refaire emprisonner par Laroche, recondamnée, exilée en Inde, devenir péripatétipute sous la houlette de Lio - qui d'ailleurs est une de celle qui joue le mieux! - puis devenir gérante de la maison close avant d'encore foutre le camp pour perdre la mémoire, retrouver Walker, le reperdre, se refaire capturer par Laroche, se refaire condamner, se refaire sauver pour devenir la femme d'un puissant râja plutôt très agréable à regarder (rani signifiant femme de râja), encore frôler la mort avant de se refaire condamner, de revenir en France pour enfin [attention spoiler!] retrouver Craig Walker. Ouf, j'ai plus de souffle après avoir tapé tout ça!
Bonne année Mémé. Voici mon nouveau copain. Il s'appelle Râja et est très gentil. Il a 5 autres femmes et est un peu mou du bulbe mais qu'est-ce qu'il est riche! Bisous. Mimi J.
Il ne fait pas oublier que, entre toutes ses fuites, condamnations, sauvetages et autres galopades, *saloooope* Jolanne est tellement belle que même les chênes en descendent leurs glands trop tôt quand elle s'approche. Du coup, elle séduit tout le monde sans le faire exprès, y compris les femmes et les chatons. En gros, tout le monde veut se l'enfiler grave.
Mimi J., tu m'apportes 4 dim sum et un bol d'eau froide pour mon eunuque à qui tu as réussi à faire ériger la tresse. T'es pénible à la longue.
Le parallèle avec Angélique est fait: bonnasse qu'a vraiment pas de bol, qui court partout en criant le nom de son mec, en général avec les nichons à l'air, et qui est tellement magnifique que même le méchant il tombe un peu amoureux d'elle.
Mais pourquoi donc ai-je regardé cette série jusqu'au bout? Je ne me l'explique pas, surtout que j'ai failli m'endormir pendant le dernier épisode. Certes les costumes étaient sympa, surtout les tenues indiennes dans la phase "rani de râja". Les décors aussi étaient pas trop mal, vu que la partie se passant en Inde a vraiment été filmée sur place et pas dans un studio parisien en carton pâte. Quant au jeu des acteurs, j'ai l'impression qu'à force de regarder cette série, on s'habitue à leurs prestations abominable. Les mimiques d'Anglade deviennent comiques, les émotions plates (à contrario de sa poitrine aux tétons érigés de 5cm de haut) de Mimi J. deviennent quasi mignonnes, on a vraiment envie que le vilain méchant Laroche lâche la grappe à notre *saloooope* d'héroïne, et quand Craig Walker tente de parler anglais en cachant son accent français, on a presque envie de le croire.
- Je t'aime à te tuer!
- C'est ça, fais la file mon gars, t'es pas l'seul.
On ne peut de fait s'empêcher de comparer Rani avec Angélique car
le thème est le même et les aventures quasi pareilles, avec un personnage
féminin fort qui en bave quand même pas mal. Je ne suis par contre pas sûre que Rani marquera les esprits autant qu'Angélique, pour une raison simple: Angélique bénéficie de cet effet de nostalgie que porte en eux les vieux films avec ce côté pauvre femme perdue au caractère fort mais qui n'arrive pas à se débrouiller sans homme. Rani, mélangeant le côté femme moderne sachant se battre et se débrouiller - un peu - toute seule, avec le côté nunuche d'Angélique, est un mix qui a parfois du mal à prendre, avec des rebondissements qui n'en sont pas, des situations franchement nawakesques et un scénar un brin brouillon, le tout saupoudré d'acteurs qui jouent honnêtement pas franchement bien.
Rani reste cependant une distraction plutôt agréable si vous réussissez à le regarder au deuxième degré sans trop tenter de chercher la logique de la chose. On peut facilement le regarder en surfant sur son smartphone par exemple. On en s’empiffrant de Tofifee. Ou en faisant les trois à la fois en fait...