(Aucune = daube finie / * = mauvais / ** = pas mal / *** = plutôt bon / **** = très bon / ***** = excellent, à ne pas rater!)
Année: 2011
Réalisé par Nicolas Winding Refn
Avec Ryan Gosling, Carey Mulligan, Bryan Cranston, Albert Brooks, Ron Perlman, Oscar Isaac, Christina Hendricks, Kaden Leos
Je ne qualifie que rarement un film de chef d'oeuvre. Il faut que ledit film me touche très profondément, et ça, ça arrive extrêmement rarement. Ce fut le cas avec The Assassination of Jesse James by the Coward Robert Ford, dont j'ai eu énormément de mal à faire la critique. C'est souvent comme ça, au plus un film m'émeut, au plus j'ai du mal à en parler.
Drive, on a pas été le voir au cinéma vu qu'on ne va plus au cinéma. Avec l'installation de pro qu'on a chez nous, braver les hordes de Gens nous parait sado-maso. Du coup, on la pris en Blu-ray, et tout comme Black Swan, ça fait un an qu'il croupit dans nos tiroirs. Mis à part le fait que le film avait gagné bonbon en récompenses, je ne connaissais absolument pas le sujet et je n'avais regardé aucune bande-annonce (ce que je fais de plus en plus souvent pour garder la surprise intacte). Je ne comprenais pas non plus cet engouement pour Gosling que je ne trouvais pas très beau avec ses yeux trop rapprochés. Du coup, je n'étais pas emballée plus que ça à l'idée de regarder Drive hier soir.
Et bien ce fut une claque.
Parlons déjà de Gosling. Je comprend à présent cette vénération dont il est le sujet. Dans Drive, il ne joue pas, il est. Les émotions toutes en retenues du personnage sont incroyablement rendues par ce brillantissime acteur qui en un regard ou une très légère moue de la bouche, devient un jeune homme énamouré ou un tueur de sang froid. Et ce sourire. Un très léger bonheur qui vient fleurir sur ses lèvres, des yeux timides d'un bleu profond qui feraient fondre n'importe quelle nana, l'expression subtile d'un sentiment intense. Passons s'il vous plait sous silence son corps de divinité grecque, il n'est point nécessaire de baver ici. Le seul à pouvoir tenir la comparaison c'est mon Maguth à moi et son corps de joueur de FPS/MMORPG).
Mais Drive, qu'est-ce donc? De mon point de vue, c'est une très belle histoire d'amour dans un contexte très violent. Gosling interprète un jeune homme dont le nom ou le passé ne sera jamais évoqué. Pilote de voiture d'exception, il met ses talents au service d'Hollywood pour des cascades, travaille dans un garage, mais sert aussi de chauffeur lors de casses, le tout aidé par son employeur et sans doute seul "ami", Shannon, qui s'associe à une sorte de mafia locale pour un projet de voiture de course. Driver est un personnage taiseux, assez noir, avec une éthique bien à lui. La seule source de lumière qui viendra éclairer quelque peu sa vie est Irene, sa douce voisine, mère d'un petit garçon dont le père est en prison. Une étrange relation se tisse alors entre ces trois personnages solitaires, jusqu'au jour où le mari d'Irene sort de prison. La vie de tous ces personnages va alors changer drastiquement et dramatiquement, et la noirceur au coeur de Driver sera leur seul alliée.
Le film ne sombre jamais dans l'excès, ce qui le sauve de l'étiquette "film de gangster panpan boumboum". La profondeur du personnage principal, sa retenue tout comme sa violence en font un héros atypique. Tout cela s'exprime à la perfection dans la scène de l’ascenseur: une scène d'une beauté inouïe (mise en place des acteurs, éclairage, ralenti), un des plus beau baiser du cinéma, mais aussi et surtout le point charnière de tout le film.
Les personnages secondaires sont bien sûr tout aussi important. Irene (Carrey Mulligan, splendide, j'adore cette actrice depuis que je l'ai vue dans Shame) qui représente la vie et la douceur et ce que Driver pourrait devenir si il était avec elle; Shannon (Bryan Cranston), le pauvre gars qui n'a jamais eu de chance et qui met tous ses espoirs en Driver; Standard (Oscar Isaac), le mari d'Irene, qui espère que cette seconde chance sera la bonne; les truands Nino (vive Ron Perlman!) et Bernie (Albert brooks), ce dernier tuant de manière peu conventionnelle et assez salement.
La mise en scène, le montage, la lumière, la photo et la bande son sont aussi ce qui donne son identité propre à Drive, et ce jusqu'au lettrage du titre du film en rose fluo et en caractère plutôt digne de Flash Dance. Chaque scène a sa propre "existence", sa propre signification, qui apporte sa pierre à l'édifice de ce chef d'oeuvre. La joie de vivre, la tendresse et l'amour que l'on ressent dans la scène où Driver, Irene et son fils, Benecio, jouent dans un bosquet qui se trouve en fait à la sortie des égoûts de LA est incroyable. Le soleil y brille plus, les sacs poubelles pendus aux arbres en reflètent la chaude lumière, l'eau croupie devient un petit étang au bord duquel tout les espoirs sont permis, le tout rythmé par le morceau envoûtant de College & Electric Youth dont les paroles reflètent le moment présent.
A l'inverse, la descente dans la noirceur, et si je puis m'exprimer ainsi, une des plus belles scènes de violence, est celle où Driver règle ses comptes avec Nino. J'en avais le souffle coupé.
Drive est donc pour moi un des rares film que je qualifie de chef d'oeuvre cinématographique, et un des plus beau film d'amour que j'ai vu (aux côtés de Bridges of Madison et Brokeback Mountain). Le personnage de Driver m'a profondément touché, Gosling m'a éblouie, et j'ai découvert un réalisateur de génie.
Des bonus du Blu-ray, je n'ai pour le moment regardé que le reportage de plus d'une heure sur le réalisateur, Nicolas Winding Refn, qui est de fait un sacré phénomène. On y apprend qu'il a été ruiné et endetté juqu'au cou, qu'il a un toujours voulu être célèbre, et que son égo, auparavant démesuré, a été un peu tempéré par sa défaite cuisante avant le succès de Drive. On y constate aussi que sa femme a un putain de caractère bien trempé. Son prochain film, Only Gods Forgive, avec Gosling également, semble déjà bien parti pour être un succès planétaire.
Bande-annonce de Drive (attention, gros spoiler dedans!)
Je ne qualifie que rarement un film de chef d'oeuvre. Il faut que ledit film me touche très profondément, et ça, ça arrive extrêmement rarement. Ce fut le cas avec The Assassination of Jesse James by the Coward Robert Ford, dont j'ai eu énormément de mal à faire la critique. C'est souvent comme ça, au plus un film m'émeut, au plus j'ai du mal à en parler.
Drive, on a pas été le voir au cinéma vu qu'on ne va plus au cinéma. Avec l'installation de pro qu'on a chez nous, braver les hordes de Gens nous parait sado-maso. Du coup, on la pris en Blu-ray, et tout comme Black Swan, ça fait un an qu'il croupit dans nos tiroirs. Mis à part le fait que le film avait gagné bonbon en récompenses, je ne connaissais absolument pas le sujet et je n'avais regardé aucune bande-annonce (ce que je fais de plus en plus souvent pour garder la surprise intacte). Je ne comprenais pas non plus cet engouement pour Gosling que je ne trouvais pas très beau avec ses yeux trop rapprochés. Du coup, je n'étais pas emballée plus que ça à l'idée de regarder Drive hier soir.
Et bien ce fut une claque.
Parlons déjà de Gosling. Je comprend à présent cette vénération dont il est le sujet. Dans Drive, il ne joue pas, il est. Les émotions toutes en retenues du personnage sont incroyablement rendues par ce brillantissime acteur qui en un regard ou une très légère moue de la bouche, devient un jeune homme énamouré ou un tueur de sang froid. Et ce sourire. Un très léger bonheur qui vient fleurir sur ses lèvres, des yeux timides d'un bleu profond qui feraient fondre n'importe quelle nana, l'expression subtile d'un sentiment intense. Passons s'il vous plait sous silence son corps de divinité grecque, il n'est point nécessaire de baver ici. Le seul à pouvoir tenir la comparaison c'est mon Maguth à moi et son corps de joueur de FPS/MMORPG).
Mais Drive, qu'est-ce donc? De mon point de vue, c'est une très belle histoire d'amour dans un contexte très violent. Gosling interprète un jeune homme dont le nom ou le passé ne sera jamais évoqué. Pilote de voiture d'exception, il met ses talents au service d'Hollywood pour des cascades, travaille dans un garage, mais sert aussi de chauffeur lors de casses, le tout aidé par son employeur et sans doute seul "ami", Shannon, qui s'associe à une sorte de mafia locale pour un projet de voiture de course. Driver est un personnage taiseux, assez noir, avec une éthique bien à lui. La seule source de lumière qui viendra éclairer quelque peu sa vie est Irene, sa douce voisine, mère d'un petit garçon dont le père est en prison. Une étrange relation se tisse alors entre ces trois personnages solitaires, jusqu'au jour où le mari d'Irene sort de prison. La vie de tous ces personnages va alors changer drastiquement et dramatiquement, et la noirceur au coeur de Driver sera leur seul alliée.
Le film ne sombre jamais dans l'excès, ce qui le sauve de l'étiquette "film de gangster panpan boumboum". La profondeur du personnage principal, sa retenue tout comme sa violence en font un héros atypique. Tout cela s'exprime à la perfection dans la scène de l’ascenseur: une scène d'une beauté inouïe (mise en place des acteurs, éclairage, ralenti), un des plus beau baiser du cinéma, mais aussi et surtout le point charnière de tout le film.
Les personnages secondaires sont bien sûr tout aussi important. Irene (Carrey Mulligan, splendide, j'adore cette actrice depuis que je l'ai vue dans Shame) qui représente la vie et la douceur et ce que Driver pourrait devenir si il était avec elle; Shannon (Bryan Cranston), le pauvre gars qui n'a jamais eu de chance et qui met tous ses espoirs en Driver; Standard (Oscar Isaac), le mari d'Irene, qui espère que cette seconde chance sera la bonne; les truands Nino (vive Ron Perlman!) et Bernie (Albert brooks), ce dernier tuant de manière peu conventionnelle et assez salement.
La mise en scène, le montage, la lumière, la photo et la bande son sont aussi ce qui donne son identité propre à Drive, et ce jusqu'au lettrage du titre du film en rose fluo et en caractère plutôt digne de Flash Dance. Chaque scène a sa propre "existence", sa propre signification, qui apporte sa pierre à l'édifice de ce chef d'oeuvre. La joie de vivre, la tendresse et l'amour que l'on ressent dans la scène où Driver, Irene et son fils, Benecio, jouent dans un bosquet qui se trouve en fait à la sortie des égoûts de LA est incroyable. Le soleil y brille plus, les sacs poubelles pendus aux arbres en reflètent la chaude lumière, l'eau croupie devient un petit étang au bord duquel tout les espoirs sont permis, le tout rythmé par le morceau envoûtant de College & Electric Youth dont les paroles reflètent le moment présent.
A l'inverse, la descente dans la noirceur, et si je puis m'exprimer ainsi, une des plus belles scènes de violence, est celle où Driver règle ses comptes avec Nino. J'en avais le souffle coupé.
Drive est donc pour moi un des rares film que je qualifie de chef d'oeuvre cinématographique, et un des plus beau film d'amour que j'ai vu (aux côtés de Bridges of Madison et Brokeback Mountain). Le personnage de Driver m'a profondément touché, Gosling m'a éblouie, et j'ai découvert un réalisateur de génie.
Des bonus du Blu-ray, je n'ai pour le moment regardé que le reportage de plus d'une heure sur le réalisateur, Nicolas Winding Refn, qui est de fait un sacré phénomène. On y apprend qu'il a été ruiné et endetté juqu'au cou, qu'il a un toujours voulu être célèbre, et que son égo, auparavant démesuré, a été un peu tempéré par sa défaite cuisante avant le succès de Drive. On y constate aussi que sa femme a un putain de caractère bien trempé. Son prochain film, Only Gods Forgive, avec Gosling également, semble déjà bien parti pour être un succès planétaire.
Bande-annonce de Drive (attention, gros spoiler dedans!)
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