Aujourd'hui je vais être cruelle, car je vais vous parler de quelque chose sur lequel vous ne pourrez pas mettre la main avant le printemps 2013: les délices de la Chèvrerie de la Machine.
Crédit photo: Chèvrerie de la Machine
Depuis la mi-juillet (je crois) de cette année se tient tous les dimanches, de 11h00 à 18h00, un nouveau petit marché bio au Parc du Wolvendael où nous promenons Poupouille: le Marché du Parc. Plutôt habituée au marché - bio lui aussi - du parvis St Pierre qui se tient également le dimanche, c'est par un beau (et trop chaud) jour d'été, profitant de de la promenade pipi de l'après-midi de Lucy, que nous avons été jeter un zoeil à ce marché et à ce qu'il avait à offrir : des paniers bio avec des légumes zarbi que je sais même pas si ça se mange, de très bons cakes aux légumes et/ou à la viande accompagnés de salade et de taboulé pour 6€ le tout, des cookies et autres douceurs, un artisan boucher vendant des salaisons fumées (Maguth est devenu fou), une petite fromagère, bref, sympa et plutôt classique. Parait par contre que j'ai raté les bonbons bio, les savons au lait d'ânesse, un brasseur artisanal et un boulanger/laitier, et que bientôt viendra une madame spécialisée es confiot.
Je ne pense pas vous avoir déjà parlé de mon amour pour le fromage. Etant asiatique, il y avait pas mal de chance que je ne puisse pas digérer le lactose ou tolérer l'alcool. Heureusement pour moi, c'est l'enzyme nécessaire à l'assimilation de l'alcool qui me fait défaut (et vu que je n'en bois pas parce que je trouve pas ça bon, ce n'est pas une perte). Du coup, je peux m’empiffrer de produits laitiers sans craindre de crampes stomacales, et je ne m'en prive pas, au grand dam de mon tour de taille...
Lors de notre petit tour, donc, j'ai vite repéré la petite fromagère. Il faisait étouffant de chaud ce jour-là et elle était venue avec un petit comptoir réfrigérant. Il n'y avait que du fromage de chèvre, et, guidée uniquement par mon esprit scientifique et aventurier et pas du tout par ma gourmandise crasse, je me suis poliment ruée sur les fromages en dégustation, à savoir le petit chèvre frais au miel et au thym, et une bûche.
Ce fut ma fin.
Une explosion de saveurs d'une douceur incroyable et d'une finesse exquise m'emplit la bubuche. Ce fut comme si un feu d'artifice éclatait dans chacune de mes papilles. Je n'avais jamais mangé de fromage de chèvre avant, tout cela n'était qu'un mensonge. Ce que j'avais sous les yeux, ÇA, c'était du VRAI fromage de chèvre.
Il ne restait plus grand chose déjà à la petite fromagère, mais je reparti avec un petit frais miel/thym et une bûche, qui disparurent mystérieusement le jour-même...
Toute heureuse de ma découverte, le dimanche suivant je pris le chemin du parc quasiment en courant afin de m'acheter "ma dose". Ainsi que le dimanche d'après, et celui d'encore après, et encore, et encore. Malheureusement, ma petite fromagère (oui, parce que c'était déjà MA fromagère) n'était plus là. Je pleurais à chaudes larmes chaque dimanche qui passait et menaçait de mettre fin à mes jours en me jetant du canapé sans la couette. Qui plus est, je n'avais pas gardé les emballages de mes petits miracles et ne savais donc pas du tout comment trouver ma fromagère.
Ma vie était foutue.
Heureusement que parfois mon cerveau se réveille, et je pris ainsi contact avec la demoiselle qui organise le marché, et je lui soutirai sous la torture (un email poli et désespéré) le nom de ma fromagère.
La Chèvrerie de la Machine. HA haaa! J'avais retrouvé mon messie, ma déesse, ma nouvelle religion, mon élue électorale! Une lumière divine me tomba dessus alors que, fébrilement, je cliquais sur le site et découvrais des photos de chèvres immaculées à la pogne aussi mignonne que celle de Lucy (faut le faire).
Crédit photo: Chèvrerie de la Machine
Ni une ni deux, je leur envoyais en email dans lequel je les suppliais de revenir à Uccle ou ma santé mentale allait en pâtir et ils auraient sur la conscience mon internement à l'asile Arkham (mon nom de super vilain aurait été Goat Cheese Girl, ça poutre du Batman ça).
Je reçu une réponse le jour-même. Ce que je ne savais pas était que la Chèvrerie de la Machine est une petite exploitation située dans les Ardennes (tout près de chez ma Môman! Si j'avais su!) et que leur production est de ce fait réduite. Ils ne peuvent donc faire le déplacement sans avoir suffisamment de produits (logique). Bonne nouvelle: pas besoin de me faire lobotomiser, ma fromagère allait venir ce dimanche 7 octobre au Marché du Parc, et je pu qui plus est lui passer commande, histoire d'être sûre de pouvoir avoir mon "fix". Joie j'étais! Ce dimanche étant de plus mon dernier jour de vacance, c'était une bonne manière de clôturer mes trois semaines de "'vraie vie" avant de retourner dans la noirceur du bureau.
Le marché débutant à 11h, je me rendis avec Maguth et Poupouille au parc vers 11h20, histoire de ne pas sauter sur ma fromagère dès son arrivée. Je dû me retenir fortement de ne pas le faire, mais bon, je suis une ourse civilisée après tout... Contrairement à la horde de bobo qui se pressaient contre son stand!
NAAAOOONN tout est à moi!! Dû-je me retenir de hurler. A la place, je fis un sourire poli à la dame ultra bècebèg de 65 ans qui tentait discretos de me piquer ma place en me toisant du regard (faut dire que j'étais fringuée "parc", c'est à dire avec mon froc de jogg' pourri et raccommodé, mon sweat Assassin's Creed délavé sous ma veste de rando en gore tex qui n'a été lavée qu'une seule fois en 15 ans et mes bottes Aigle roulottées car mon gros mollet rentre pas dedans, top classe. Nan mais vous verrez si un jour vous devez promener un chien au parc: y a pas moyen de rester propre).
Ma petite fromagère était avec son compagnon qui faisait goûter leurs délices (Naooon! A moi! Tout!) à un public vorace et très propre sur lui. Je faisais clairement tache avec mon costume de parc, mais lorsqu'enfin je reparti chargée de deux sacs rempli de bonheur, je n'aurais pas échangé un seul fromage contre un Vuitton. Sachant qu'en plus je ne reverrai plus ma fromagère avant le printemps, leurs chèvres n'étant plus traites pendant l'hiver (je ne me souviens plus du terme exact utilisé pour décrire cette phase de l'élevage de chèvres), je m'étais fortement lâchée sur les quantités (mais y en a pour les potes, si si!).
Voici donc mon butin délicieux:
Le petit crottin. La pâte est (très) dure, il a du caractère mais reste tendre (aime moi tendre, aime moi vrai)
Le Brin d’Épices: un chèvre ferme tout doux tout frais dans un habit d'herbes aromatiques.
Le camembert. Je croyais que l'appellation camembert n'était que pour les fromages au lait de vache. Tort j'avais. J'adore la croûte un peu collante (oui je suis bizarre). Plus doux que son cousin au lait de vache, il ne coule pas et est succulent avec un bout de pain frais et du raisin blanc.
Les Tomes. Un nature et un à l'origan. Une tuerie intergalactique, l'un comme l'autre. Je les mange sans pain, histoire de savourer pleinement leur goût.
Et mes préférés: les Petits Frais. Ils sont roulés dans divers mélanges d'herbes. Ici de gauche à droite et de haut en bas: frais au gingembre, frais miel/thym, frais grec, frais au poivre et frais au paprika.
Le frais au miel/thym reste de loin mon préféré. Je le mange carrément à la petite cuillère et je ne m'arrête que quand le pot est vide.
Le frais au gingembre est délicat et subtil. Je craignais un peu que le gingembre ne prenne le pas sur le fromage, mais les deux se marient étonnement bien et forment un couple... délicieux.
Les autres frais aux épices et aux herbes sont tout aussi bons, mais j'avoue leur préférer le miel/thym et gingembre pour leur finesse et l'alliance juste et équilibrée des saveurs.
Remarquez le souci du détail et de la présentation: le frais au gingembre est délicatement décoré de fleurs séchées colorées. On a presque pas envie de l'abîmer. Presque.
Le frais aux truffes du Périgord!
Le fromage ci-dessous, je l'ai reçu en cadeau et je ne sais plus comment il se nomme. Ne sachant pas si le bleu de la croûte se mange (je pense que oui), je l'ai raclé. Il est goûtu, un peu piquant (juste comme j'aime), et onctueux. J'adore.
Il n'y avait malheureusement pas de bûche, l'affinage de cette dernière n'étant pas encore terminé (Ouin je dis).
Je vais donc devoir tenir bon et faire une cure de désintox forcée jusqu'au printemps avant de pouvoir à nouveau me régaler de ces petits miracles de la gastronomie. Je sais aussi dorénavant que ma fromagère ne pourra venir qu'un dimanche sur deux, histoire d'avoir suffisamment de trésors à nous proposer lors du marché. Mais je sais aussi maintenant où les trouver si mon désir se fait trop fort.
Il m'en coûte - vu que tout est à moi - mais bon, je ne vais pas être égoïste et je vais quand même aussi vous donner les coordonnées de la Chèvrerie de la Machine. Parce que vraiment, des petits exploitants aussi respectueux de leurs produits et de leur cheptel qui font tout simplement les meilleurs fromages de chèvre au monde, ça mérite de se savoir.
Carole Riche et Dany Bosseaux
Chèvrerie de la Machine
Rue de la Machine, 25
5600 Jamiolle
tel: 071 66 63 90
GSM: 0478 74 10 56
4 commentaires:
Comme je te comprends ! Lorsque j'étais gamine, je partais en vacances tous les étés en Bourgogne, avec mes grands-parents. La première chose que nous faisions en arrivant sur place était de passer chez un éleveur de chèvres acheter des fromages. Frais, bien entendu ! Ma grand-mère les mettait alors dans un garde-manger et nous les mangions au fur et à mesure de notre séjour (qui durait un mois !), à différents stades de maturation. Ce que je préférais - et que je préfère toujours - c'était lorsque les fromages avaient tellement séché qu'ils étaient "racrapotés" et devenaient friables. Quel goût !!! Alors quand je vois tes photos, je bave littéralement ! Et ça me rappelle ma dernière découverte en la matière : un petit chèvre frais à l'ail des ours, mangé chez des amis près de Stavelot. Malheureusement, lorsque je suis passée chez le producteur avant de rentrer à Bruxelles, espérant ramener un précieux butin, le magasin était fermé : grosse frustration !!!
Y a rien de pire que de goûter un produit artisanal unique et de ne plus pouvoir mettre la main dessus je trouve! Tu as regardé si le producteur avait un site internet? Peut-être y a t'il moyen de trouver un autre point de vente?
Je n'ai pas regardé, mais de toutes façons, il me faudra patienter le retour de la saison de l'ail des ours ! En tous cas, je compte sur toi pour m'informer du retour de ta chevrière au marché !
Pas de soucis, je te ferai signe ;)
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