Bonjour,
Je me nomme RégiS, pour "Régime" et "Sun Jae". Je suis le régime de Sun Jae. En personne, oui, ravi de vous rencontrer. Vous pouvez me serrez la main, je ne suis pas contagieux, je ne m'occupe que de Sun Jae. Je vous en prie, installez-vous, prenez un verre d'eau minérale à 0 calories avec apport en calcium et magnésium et une miette de biscuit pauvre en matière grasse mais riches en protéine, mais attention, pas plus d'une miette surtout, et restez loin de ces biscotti aux amandes et orange, ils sont l'antéchrist.
J'ai décidé de vous parler de ma vie, car les régimes on en parle beaucoup, mais jamais vu de notre point de vue, toujours du côté de "la victime". Et ce n'est pas juste. Je veux témoigner de ma vie et de mes propres problèmes, car moi aussi j'ai droit au respect. Moi aussi je souffre. I have feelings too y'know!
Tout a commencé il y a de cela un mois. Je passais de super vacances aux Caraïbes avec mes potes Rex (nom complet: Ano Rex Ick) et Bouboul (nom complet: Bouly Mique) depuis près de deux ans quand j'ai reçu ce message du Centre de Commande (CdC) me sommant de revenir de cette pause-carrière qui avait, d'après eux, "vraiment trop duré, faut pas pousser mémé dans la graisse de friture non plus!". Le boulot m'appelait.
Je fis donc mes valises et revint occuper mon bureau poussiéreux et rempli de toiles d'araignées situé dans un recoin sombre et oublié du cerveau de Sun Jae. Même pas une petite fête pour me souhaiter la bienvenue, pas même une banderole "welcome home". Juste des regards torves, un "ha te revoilà. Tu restes combien de temps cette fois? Un mois? Deux semaines?" ou encore "Si tu crois qu'elle va te reprendre tu rêves. Elle va te garder maximum deux mois et te jeter, comme elle en a l'habitude, haha!". Un vrai plaisir de revenir au bercail.
Je demandais à Servitude, un vieux bonhomme ridé comme si il n'avait mangé que des citrons toute sa vie et extrêmement grincheux de venir passer un coup de balai dans mon bureau - ce qui me permis de constater que le côté domestique et domestiqué de Sun Jae n'avait pas changé: il était toujours aussi nul. Servitude remua plus de poussière qu'il n'en enleva tout en m'abreuvant d'insultes que je n'avais jamais entendues auparavant et sorti de mon bureau en lachant un pet qui aurait fait plus de victimes que le gaz sarrin si il avait été dans le métro. Sympathique.
J'ouvris le dossier remis par le CdC et remarquais que Liberty (nom de code pour Insouciance), Mandy (Gourmandise) et Maximus (Excès) avaient fait un travail admirable. Je demandais aussitôt une réunion qui fut organisée dans la demi-heure. Tyranus, l'esprit d'organisation et de décision de Sun Jae, n'avait pas changé d'un iota.
Liberty, Mandy et Maximus me toisèrent dès leur entrée. Ils se moquèrent de ma chemise hawaienne, se précipitèrent sur les biscuits mis à disposition par Servitude (qui les avait jeté plus que déposé sur la table) et se lancèrent dans une discussion vive et animée sur ce qui serait au menu ce soir: chips, pizza et glace ou chips, dürrum et bonbons. Je fus pris de nausée et dû respirer de grands goulées d'air afin de retrouver mon calme.
Liberty n'avait pas changée: toujours aussi superficielle, avec un décolleté pigeonnant qui menaçait de lacher à tout instant son contenu plus que généreux. Je cru même un instant apercevoir l'aréole de son sein gauche...
Mandy avait grossi, si tant est que ce fut possible: elle était rougeaude, ses joues s'étaient transformées en bajoues et sa robe XXXXL ne parvenait pas à cacher ses bourrelets aussi nombreux que les chihuahuas de Paris Hilton.
Quand à Maximus, je ne l'avais jamais vu aussi sûr de lui. Il s'était offert un costume hors de prix, une manucure et arborait une bague d'un goût douteux sur chaque doigt. Ses cheveux, plaqués en arrière, étaient parfumés et répandaient dans la pièce une odeur musquée qui se voulait sans nul doute virile. Je ne pu m'empêcher de hausser un sourcil en constatant qu'il portait un grillz en or et diamant...
J'eu tout le mal du monde à leur imposer le silence, et ce ne fut que grâce à l'intervention de Tyranus (qui n'eut qu'à montrer ses dents et émettre un bref feulement), que personne n'osait contredire, que je pu enfin prendre la parole.
Le travail allait reprendre, et du travail, il y en avait...
*à suivre*